Critique du film «Le mélange des genres» : Une comédie féministe audacieuse avec Léa Drucker

Isabelle Hontebeyrie
Cette comédie qui nous vient de l’Hexagone et qui avait été présenté au Festival du Film de Comédie de L’Alpe d’Huez offre un instantané, non seulement de l’humour à la française, mais aussi de la vision des rôles hommes-femmes qui prévaut de l’autre côté de l’Atlantique.
La prémisse est relativement simple. Le réalisateur et scénariste Michel Leclerc met en scène Simone (Léa Drucker), une policière infiltrée dans Les Hardies, un groupe féministe revendicateur. C’est qu’elle enquête afin de déterminer si le groupe a aidé une femme victime de violence conjugale à tuer son mari.

Mais la situation se complique lorsque Simone, pour éviter d’être démasquée par Les Hardies, accuse au hasard de viol Benjamin Lavernhe (Benjamin Lavernhe dans un rôle qui porte son nom), un acteur qui peine à trouver un emploi.
Est-ce un bon sujet pour une comédie? Peut-on parler du féminisme en s’en moquant dans une ère post #MoiAussi et peut-on traiter avec légèreté un sujet aussi délicat qu’une fausse accusation de viol? Bref, le propos est audacieux, c’est le moins qu’on puisse dire.
C’est à Pierre Desproges, un célèbre humoriste français, qu’est attribuée cette maxime: «On peut rire de tout, mais pas forcément avec tout le monde». C’est à cette phrase qu’on pense en voyant Le mélange des genres, tant certains moments sont cringe pour qui vit au Québec. Entre la fausse accusation de viol, l’humour maladroit autour des questions de bienveillance et de sensibilité à autrui, l’aspect comique tombe un peu à plat. Par contre, certains éléments de réflexion et de questionnements méritent qu’on s’y attarde, comme la présence d’un groupe masculiniste ou l’interrogation sous-jacente de la nécessité de défaire les stéréotypes genrés.
Note: 3 sur 5
Le mélange des genres arrive dans les salles dès le 15 août.