Critique du documentaire «Lyne Lapointe – L'art et la matière» : Portrait d’une artiste engagée

Germán Gutiérrez et Carmen Garcia sont à la barre de ce documentaire sur Lyne Lapointe qui, depuis sa jeunesse, explore les matières. 

Aujourd’hui, Lyne Lapointe travaille le verre, découpant, ajoutant des couleurs... Puis, l’artiste multidisciplinaire, interviewée dans son atelier, raconte son enfance à Hochelaga avec un père qui se suicidera.

Toute petite – elle est une préadolescente lorsqu’elle crée ses premières œuvres –, elle ramasse et collectionne des objets aux textures multiples qui seront la base de ses créations. Puis, lorsqu’elle a 18 ans, elle va à Ottawa poursuivre ses études. Elle rencontre Martha Fleming, une critique d’art, et les deux femmes tombent amoureuses l’une de l’autre avant de se séparer 15 ans plus tard.

Entrecoupés d’entrevues avec bon nombre de ses amis et connaissances, les entretiens avec Lyne Lapointe retracent sa démarche artistique, ses intérêts et la manière dont elle développe ses œuvres – incluant un amour de l’expérimentation qu’elle conserve aujourd’hui. Son atelier et sa maison sont de véritables cavernes d’Ali Baba, ses tiroirs regorgent d’objets et de matériaux que l’on retrouve dans plusieurs de ses œuvres – du coton brut, des papiers, etc. Elle s’intéresse également aux édifices abandonnés pour y installer ses créations, comme cette ancienne caserne de pompiers à Montréal.

Lyne Lapointe raconte aussi ses combats féministes, parle de la représentation traditionnelle du corps de la femme, de la discrimination à l’endroit des lesbiennes et montre à quel point ses créations sont résolument en phase avec son époque.

Note: 3,5 sur 5

Lyne Lapointe – L'art et la matière prendra l’affiche dès le 9 mai. À noter que Lyne Lapointe, accompagnée des coréalisateurs German Gutiérrez et Carmen Garcia, présentera le film et participera à des séances de questions-réponses avec le public à la Cinémathèque québécoise les 9 et 10 mai, au Cinéma du Musée le 11 mai, et au Clap le 12 mai.