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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Entrevue pour la sortie du film «Thunderbolts*»: «Yelena n’a plus de raison d’être là» - Florence Pugh

PHOTO FOURNIE PAR LES STUDIOS MARVEL
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Isabelle Hontebeyrie

2025-05-03T12:00:00Z
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Ce tout nouveau Marvel réalisé par Jake Schreier réunit Florence Pugh, Sebastian Stan, David Harbour, Julia Louis-Dreyfus et Olga Kurylenko, pour ne citer qu’eux. Et parmi mes moments à retenir, le saut effectué par Florence Pugh du haut d’un gratte-ciel de Kuala Lumpur. 

Oublions un moment tout le reste de ce Thunderbolts* fort réussi, car plus «mature» et intimiste que les Marvel habituels pour ne se concentrer que sur le saut du haut de l’immeuble Merdeka 118, le deuxième gratte-ciel le plus haut du monde qui culmine à 679 m et qui surplombe la capitale malaisienne.

Le contexte en est le mal de vivre qu’éprouve Yelena Belova, ex-Black Widow, successeure de Scarlett Johansson, et le saut a été dévoilé par les studios dans une vidéo mise en ligne avant la sortie du film. «Je dois quand même dire, avant toute chose, qu’aucune cascade n’est possible sans l’équipe qui l’a créée et qui soutient les acteurs pendant les semaines qui ont précédé le tournage», a souligné Florence Pugh lors de la conférence de presse tenue en fin de semaine dernière et à laquelle l’Agence QMI a participé.

Photo de Steve Swisher fournie par les Studios Marvel
Photo de Steve Swisher fournie par les Studios Marvel

Se jeter dans le vide
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«Quand j’ai lu le scénario et que j’en ai lu la première page, j’ai trouvé que le film débutait d’une manière impressionnante. C’est ce qui m’a permis de comprendre l’état dans lequel se trouvait Yelena. On pense qu’elle veut s’enlever la vie et je me souviens m’être dit que c’était incroyablement puissant de débuter un film de cette manière.»

«En tant que public, on comprend immédiatement les sentiments qu’elle éprouve. Et [le fait qu’elle soit en haut du gratte-ciel, prête à sauter] n’est pas une image agréable. Lorsqu’elle se jette effectivement dans le vide, l’estomac du public se contracte, car c’est une image que nous n’associons qu’avec quelque chose de terrible», a-t-elle poursuivi.

«Yelena est perdue, elle n’a plus de raison d’être là. Elle a perdu sa sœur et sa famille. Sa relation avec son père est réduite à néant», a souligné l’actrice britannique, choisie également par Denis Villeneuve pour sa saga Dune en référence aux événements vus dans Black Widow.

PHOTO FOURNIE PAR LES STUDIOS MARVEL
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«Elle est heureuse de se mettre en danger et c’est pour cette raison que lors des premières séances d’essayage des costumes, je tenais à ce qu’elle porte des vêtements normaux, pas son costume de super héroïne. Elle avait besoin d’être habillée d’une manière qui ne la protégeait pas. Cela signifie qu’elle part en mission sans aucun des gadgets de son costume, elle est complètement sans défense, et à la merci de la situation tant elle a envie que quelqu’un mette fin à sa souffrance.»

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«Et bien sûr, ajoute-t-elle avec un grand éclat de rire, je devais jouer en haut de l’un des plus hauts immeubles du monde en faisant semblant de ne pas avoir peur. C’était fou!»

C’est à Jake Schreier, lors d’une entrevue en tête à tête, que nous avons demandé des détails sur cette cascade incroyable.

PHOTO FOURNIE PAR LES STUDIOS MARVEL
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Car le réalisateur, dont le premier long métrage Robot et Frank avait marqué les esprits, nous parle d’avoir «poussé» Marvel et Kevin Feige, le grand patron. «Il avait aimé l’idée que nous fassions beaucoup plus de cascades “réelles” [par opposition aux effets par ordinateur], mais celle de Florence était particulière.»

«Au début de la préproduction, j’ai demandé à Florence comment elle se sentait en hauteur et j’ai commencé à lui en parler, tout en précisant que je ne pouvais pas lui demander ça et que c’était sa décision! Dès qu’elle a accepté, elle n’a pas lâché malgré les innombrables pressions du département de sécurité de Disney. Quand Florence veut faire quelque chose, elle peut être très convaincante!»

Le vide et l’isolement

La question de la santé mentale est au cœur de ce long métrage, le plus humain et sensible des 33 Marvel précédents. Car l’équipe improbable constituée, à son corps défendant, par Yelena, Bucky Barnes (Sebastian Stan), John Walker (Wyatt Russell), Taskmaster (Olga Kurylenko), Red Guardian (David Harbour) ainsi que Bob, futur Sentry (Lewis Pullman) aura maille à partir avec Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus), la directrice de la CIA, assoiffée de pouvoir.

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PHOTO FOURNIE PAR LES STUDIOS MARVEL
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«Mon ami d’université et ancien coloc, Jon Watts, a réalisé tous les Spider-Man et il a tellement apprécié... En plus, j’ai été le réalisateur de la seconde équipe pour Spider-Man - Les retrouvailles où j’ai donc appris à connaître les personnes de Marvel. Je me suis dit qu’il y avait là une opportunité de fouiller les personnages avec les acteurs.»

«Nous avons voulu faire quelque chose de complètement différent dans cet univers. Mélanger l’étude psychologique aux ressources d’une superproduction, le tout projeté sur un écran de cinéma à un public qui se soucie des personnages... qui ne voudrait pas se lancer dans une telle aventure?», a dit le cinéaste, qui a également officié dans l’excellente série Beef de Netflix et dont il a engagé le créateur, Lee Sung Jin, pour réécrire le scénario afin de lui donner une profondeur qui manquait.

PHOTO FOURNIE PAR LES STUDIOS MARVEL
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«Ces sentiments de vide et d’isolement ne sont pas des questions qui affectent une minorité de personnes, ils sont universels et Lee y croit fortement. Pour lui et pour nous, la série Beef est universelle et son succès a prouvé l’intérêt du public. Avec Thunderbolts* et compte tenu de l’antagoniste – Sentry se transformant en Void –, nous avions là l’opportunité parfaite de creuser le sujet. Et en plus, lorsqu’on a une actrice du calibre de Florence, on ne peut que vouloir lui donner un scénario à la hauteur de son talent.»

Évidemment se pose la question de la lassitude des cinéphiles, constamment bombardés de films de superhéros qui se ressemblent tous. Pour Jake Schreier, la «recette Marvel» n’est pas entrée en ligne de compte.

«Je ne me suis pas posé la question. Ce que j’ai senti, par contre, c’est une volonté claire de Marvel de nous laisser explorer notre créativité afin de proposer un long métrage complètement différent. Je ne sais pas ce qu’on imagine de Marvel, mais je sais qu’en travaillant là, Kevin Feige et Louis D’Esposito [le coprésident de Marvel] aiment profondément le cinéma, aiment les films populaires, qui attirent les cinéphiles dans les salles.»

«Aucune des décisions que nous avons prises ne l’a été en nous demandant si c’est ce que le public attendait ou voulait. Nous avons fait ce que nous savons faire de mieux. Je ne mentirai pas, j’avoue avoir été surpris de l’ouverture de Marvel à nous laisser essayer de nouvelles choses et ils nous ont toujours soutenus, ce qui nous a poussés à être encore plus inventifs. Et Kevin m’a poussé à faire des choses que je n’aurais jamais imaginé pouvoir faire», a-t-il conclu.

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