Course à la mairie de Québec: Lachance veut séduire l'électorat féminin
Il dit avoir remarqué le «magnétisme» du maire sortant Bruno Marchand avec les électrices.
Stéphanie Martin
Envieux du «magnétisme» de Bruno Marchand, Stéphane Lachance veut courtiser l'électorat féminin afin de causer la surprise dans la course à la mairie de Québec.
• À lire aussi: Course à la mairie: Marchand critique ses deux adversaires qui n'habitent pas Québec
• À lire aussi: Sondage Léger: Bruno Marchand en progression constante dans la course à la mairie de Québec
«Je pense qu'on peut causer la surprise. Il y a 236 000 personnes qui n'ont pas voté en 2021. Il y a 140 000 femmes qui n'ont pas voté», cite en entrevue le chef de Respect Citoyens.
Le segment démographique des femmes est difficile à gagner pour Stéphane Lachance, si on se fie aux derniers sondages. Les deux derniers coups de sonde Léger, en septembre et en octobre, lui octroient la faveur d'à peine 6 à 10% de l'électorat féminin.
En revanche, M. Lachance a dit remarquer que les électrices s'intéressent davantage au maire sortant, Bruno Marchand, un phénomène qui l'a frappé en marge du débat de la Chambre de commerce, mardi.
«Magnétisme»
«M. Marchand, il a vraiment un magnétisme, je vais dire ça comme ça, avec l'électorat féminin. Parce qu'il y avait énormément de femmes lorsqu'il a terminé le débat et qu'il est sorti dans le hall. Il y avait beaucoup de femmes, des partisanes qui étaient présentes dans la salle. Je l'ai remarqué.»
Les impressions se confirment dans les enquêtes d'opinion. Le dernier sondage accorde près de 30 % des intentions de vote des femmes au maire sortant. Pour remédier à ce déficit, Stéphane Lachance va organiser un événement qui s'adresse directement aux Québécoises.
«On va tenir la semaine prochaine un événement qui est une initiative de nos candidates. C'est une réunion qui va avoir lieu pour les femmes parce qu'on veut les conscientiser à la politique municipale.»
Propos dénoncés
Ces affirmations ont fait bondir la candidate à la mairie Jackie Smith. «Stéphane Lachance affirme vouloir séduire l’électorat féminin, et avance que celles-ci voteraient pour Bruno Marchand "pour son magnétisme". Ce genre de propos est non seulement réducteur, mais trahit une vision archaïque de la citoyenne», a-t-elle déclaré.
«Les femmes votent sur la base de convictions, pour des idées et des propositions qui ont un impact sur leur vie quotidienne, et non sur des perceptions superficielles.»
Elle a d'ailleurs profité de l'occasion pour déplorer le «mansplaining» et «les interruptions incessantes» envers elle et Anne Guérette de la part de M. Lachance lors du débat.
En soirée, la conseillère de Val-Bélair et candidate du parti du maire, Bianca Dussault, a également réagi en dénonçant les affirmations de M. Lachance. «Petite précision : les femmes de Québec n’attendent pas d’être séduites. Elles attendent d’être respectées!!» a écrit Mme Dussault sur sa page Facebook.
«On n’est pas dans un concours de popularité, on parle de l’avenir de notre ville. Les femmes ne veulent pas qu’on leur parle à travers des slogans ou des événements “pour elles”. Elles veulent qu’on les écoute pour vrai, qu’on comprenne leurs réalités et qu’on livre du concret : des services accessibles, des quartiers sécuritaires, un coût de vie supportable, une ville humaine.»
La vice-présidente du comité exécutif, Marie-Josée Asselin, a aussi ajouté son grain de sel sur Facebook en écrivant dans une longue publication que «les femmes n’ont surtout pas besoin qu’on leur "explique la politique municipale"!»
Course à la deuxième place
Plus tôt dans la journée, le maire sortant, Bruno Marchand, avait réagi au sondage, se disant satisfait de sa position en tête dans les sondages. Sans dire qu'il est «confortable», il n'est pas inquiet de la remontée de Stéphane Lachance, qui est passé de 9 à 13%. «Ça reste 13%», tempère-t-il. Selon lui, à ce stade, c'est plutôt une course pour la deuxième place entre Sam Hamad et M. Lachance.
Sam Hamad, qui connaît une baisse constante de ses appuis, a choisi jeudi d'insister sur l'insatisfaction envers le maire.
«On sait que le taux d’insatisfaction à l’endroit de Bruno Marchand est très élevé pour un maire après seulement un mandat. La volonté de changement demeure aussi très élevée et on la sent dans la population. L’opposition à son projet de tramway demeure également majoritaire. On ne prend rien pour acquis et on continue d’être très actif et présent sur le terrain», a fait savoir son équipe dans une déclaration écrite.
