«Convoi de la liberté»: la police craignait des motards québécois

Anne Caroline Desplanques | Le Journal de Montréal
Un groupe de québécois qui a participé à l’occupation d’Ottawa était particulièrement craint de la police locale qui les associait aux motards criminalisés, d’après le témoignage du maire de la capitale fédérale devant la commission d’enquête sur les mesures d’urgence.
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Le maire Jim Watson a indiqué ce matin dans son témoignage que la police municipale a rapidement perdu le contrôle de la situation et s’inquiétait particulièrement de la présence d’un groupe «criminel» venu du Québec.
Il a indiqué qu’il s’agissait d’un groupe de «quasi-motards» que la police municipale a, à un certain point, étiqueté comme le «plus important risque» du convoi.
Ces manifestants étaient concentrés dans le secteur du Château Laurier et du centre commercial Rideau, ce pour quoi la police considérait cette zone comme la plus problématique.
Écoutez l'entrevue avec Mario Berniqué, capitaine retraité de la SQ et spécialiste en gestion de foules sur QUB radio:
«Le risque à la sécurité publique est plus grand sur Rideau. Il tient à une organisation criminelle du Québec, il y a des éléments radicaux aussi», a déclaré le chef de la police d’Ottawa, Peter Sloly, à un groupe de ministres fédéraux le 8 février, d’après des documents déposés en preuve à la commission.
Le chef décrivait ces individus comme étant «méthodiques». «Ils ont une stature agressive, ils bloquent les routes d’accès aux hôpitaux», a-t-il dit.
Les Farfadaas
Les équipes du Journal ont suivi l’occupation d’Ottawa sur le terrain, au cœur de la zone rouge, du premier au dernier jour et n’ont pas constaté la présence de groupes de motards criminels.
De nombreux Québécois ont par contre participé à l’occupation, en particulier le groupe complotiste Farfadaas. Ses membres sont facilement reconnaissables grâce leur veste en cuir noire sans manche marquée de leur logo, à la manière des groupes de motards.
Des sympathisants des Hells Angels auraient d’ailleurs contacté les Farfadaas pour les intimer de cesser de porter des vestes qui ressemblaient aux leurs, d’après un reportage de La Presse paru en février.
Les motards utilisent ces vestes emblématiques pour inspirer la crainte.
Le porte-parole des Farfadaas, Steeve Charland, a été arrêté au cours de l’occupation et inculpé pour méfait et pour avoir conseillé de commettre un méfait. Il a aussi été accusé de complot et de méfait pour avoir bloqué le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, à Montréal.
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