Convoi de la liberté: en pleurs, l'ex-chef de police blâme les médias
Anne Caroline Desplanques | Journal de Montréal
L’ex-chef de la police d’Ottawa Peter Sloly blâme les médias et la désinformation qui ont sapé la confiance du public envers la police municipale de la capitale fédérale durant l’occupation du «convoi de la liberté», selon lui.
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Très émotif, le chef qui a démissionné en pleine crise témoigne ce matin devant la commission d’enquête sur les mesures d’urgence qui s’est astreinte à quelques minutes de pause après que l’ex-chef de police ait arrêté de parler, en pleurs.
«Il faisait trop froid, c’était trop», a dit M. Sloly la voix cassée alors qu’il parlait de ses équipes sur le terrain. «Mais ils ont fait de leur mieux et j’ai beaucoup de gratitude pour eux, ils devraient être félicités, ils devraient être compris», a-t-il poursuivi.
Il persiste et signe: son service a fait de son mieux avec les informations et les ressources dont il disposait. Pour lui, rien ne laissait présager une manifestation de plus d’une fin de semaine. Il s’attendait à ce qu’il ne reste, le lundi, qu’un campement de quelques tentes.

Pourtant, depuis le début des audiences de la commission les témoignages et les documents déposés en preuve ont montré que la police d’Ottawa disposait de rapports de renseignement de ses propres services et de la police de l’Ontario (OPP) qui prévenaient que les manifestants ne partiraient pas avant d’obtenir gain de cause.
Mais pour M. Sloly, le travail de la police municipale d’Ottawa a fait l’objet d’une couverture médiatique injuste et de désinformation.
«C’est vraiment malheureux parce que la confiance du public dans les services de police, le pense est essentielle à la sécurité publique», a-t-il dit.
Hier, le témoignage du grand patron de l’OPP, Thomas Carrique, a permis de comprendre que le gouvernement fédéral a perdu confiance en la police d’Ottawa dès la première semaine de l’occupation. Conséquemment, le gouvernement a commencé à envisager d’avoir recours à la Loi sur les mesures d’urgence moins d’une semaine après l’arrivée des premiers camions.
Le commissaire Carrique a par ailleurs indiqué qu’il s’attendait à ce que la police municipale ne laisse pas entrer les camions sur la colline parlementaire.
M. Sloly s’est défendu en affirmant que ses services avaient fait de la «mitigation de trafic». Il a néanmoins admis que dès la première fin de semaine pas moins de 5000 véhicules bloquaient le centre-ville.
Pour l’ex-chef de police, seul un service de renseignement national aurait permis de mieux informer ses décisions et guider ses agents.
Il a demandé pourquoi il n’avait reçu que des rapports de renseignement de son équipe et de l’OPP et non pas des services fédéraux qui auraient pu regrouper des informations sur tous les différents convois et groupes qui provenaient de différentes régions de tout le pays.
M.Sloly a précisé que dans les jours qui ont précédé la crise, ses services étaient occupés à une autre crise locale, l’explosion d’un bâtiment commercial qui a fait six morts.