Connaissez-vous Tanaland, le pays (imaginaire) interdit aux hommes?

Avec un passeport, un drapeau et même une élection présidentielle, le Tanaland prend forme en réponse aux insultes sexistes et misogynes que des influenceuses subissent.

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Sur TikTok, des Françaises se font de plus en plus traiter de tana, un terme qui est l’équivalent de tchoin ou de «pute».

Mais qu’ont-elles pu bien faire pour mériter le titre de tana? Porter des leggings, se maquiller, porter des lunettes, embrasser une personne avec qui elles ne sont pas en couple...

«On se fait insulter de p*te toute l’année pour tout et n’importe quoi», déplore la tiktokeuse Polska.

«On a donc décidé de se réapproprier le mot pour montrer qu’on s’en fiche et que plus aucun homme ne mettra de pression sur nous, poursuit-elle. Être contre ce mouvement c’est juste donner raison à tous ces misogynes qui voudraient nous voir pleurer à chaque tana lâché en commentaire dans le but de nous persécuter. Liberté. Égalité. Tanacité.»

On entend le terme dans une chanson du rappeur Niska qui est devenue la trame sonore du mouvement Tanaland, qui a commencé par la vidéo de la créatrice @hadja_bh2 vers la mi-septembre.

Mais qu’est-ce que le Tanaland?

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Tanaland est un pays imaginaire inspiré de l’univers du film de 2023 Barbie.

Sur ce territoire, il fait beau à longueur d’année, tout le monde est bronzé. Les femmes peuvent y circuler librement sans danger et sans subir de commentaires sexistes ou misogynes, s’habiller et se maquiller comme elles le veulent.

L’État fictif, qui a un passeport et un drapeau rose, compte déjà près de 18 millions d’habitantes, avancent ses créatrices qui souhaitent former le futur gouvernement du Tanaland.

Des habitantes du pays imaginaire suggèrent que la chanteuse Aya Nakamura devienne première ministre. Des influenceuses comme Polska et ToomuchLucile sont aussi pressenties pour former le gouvernement du pays fictif.

Et qu’en est-il des hommes? Certains d’entre eux pourraient visiter le Tanaland, mais avec un visa aux conditions strictes.

Un vrai Tanaland?

Si le Tanaland semble une idée saugrenue, au Kenya, il y a bel et bien un village interdit aux hommes, et il existe depuis plus de 30 ans.

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À Umoja, les hommes ne sont pas les bienvenus. Seuls les garçons de moins de 18 ans peuvent y vivre avec leur mère.

Le village compte une vingtaine de huttes faites de branchages et de bouses de vache et construites de manière traditionnelle en cercle, et il abrite environ 30 familles.

Umoja a d’abord servi de refuge aux victimes de violences sexuelles et conjugales qui sont aujourd’hui financièrement indépendantes et «débarrassées» de leur mari, disent-elles.

Les villageoises ont toutes fui leur domicile familial en quête de liberté et de sécurité. Elles ont été pour la plupart victimes de mutilations génitales, de mariage forcé, de violence physique ou de viol.

«Pourquoi s’embarrasser d’un mari quand on est indépendante financièrement?» répètent-elles en riant.

– Avec les informations d’Anne-Sophie Poiré