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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Conflit d’intérêts flagrant: deux courtières épinglées par le tribunal de la profession

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Gabriel Côté

2025-07-10T14:54:14Z
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Deux courtières immobilières de la région de Montréal ont menti à des acheteurs afin de s’enrichir à leurs dépens. Elles ont même poussé l’audace jusqu’à exiger d’avoir le contrat pour vendre le condo de leurs victimes avec une généreuse commission.

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Les courtières Myriam Marouani et Sirivanh Malichanh, du groupe Sutton sur l’île, ont caché pendant plusieurs mois des informations défavorables au sujet de leur propriété – et de la vétusté de la piscine creusée –, qu’elles ont vendue sous leur enseigne.

Elles ont même rempli les formulaires pour les acheteurs, qui n’étaient pas représentés par un courtier, et exigé d’avoir le contrat de vente du condo de l’un des acheteurs, rétribué avec une commission de 4%.

Après l’examen de cette affaire, le comité de discipline de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) a conclu que les deux femmes «étaient en conflit d’intérêts flagrant et en violation pure et simple [de la Loi sur le courtage immobilier et ses règlements]».

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Lors des audiences ce printemps, les deux courtières ont admis avoir menti. Leur avocat, Me Marc Gaucher, a toutefois essayé de convaincre le comité de discipline qu’elles n’étaient pas en conflit d’intérêts, plaidant que comme les acheteurs n’étaient pas les clients des courtières, par conséquent le code déontologique de la profession ne s’appliquait pas.

Un argument qui ne «tient pas la route», a jugé le comité de discipline.

En effet, les obligations déontologiques des courtiers doivent être respectées, même dans une transaction privée. «La relation entre un courtier vendeur et un acheteur de propriété n’est pas un jeu de cache-cache», peut-on lire dans la décision.

«Non seulement les intimées cachent des facteurs défavorables aux acheteurs pour s’enrichir, elles rajoutent l’insulte à l’injure en exigeant d’inscrire le condo de [l’acheteur] pour conclure à l’acceptation de la promesse d’achat», tranche le comité.

Les deux courtières seront de nouveau devant le comité de discipline de l’OACIQ le 17 septembre prochain pour l’audience sur les propositions de sanction.

Myriam Marouani et Sirivanh Malichanh font aussi l’objet d’une poursuite civile par le couple d’acheteurs qui a été floué. Un procès de cinq jours est prévu en avril 2026. 

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