Comment réduire le déficit après la décote: taxez les riches, pas touche aux services à la population
Les partisans caquistes veulent qu’on accélère le projet de modernisation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, selon un sondage Léger


Geneviève Lajoie
Les Québécois refusent qu’on touche aux services à la population pour réduire le déficit historique, après une décote du Québec. C’est aux riches de payer et au gouvernement de faire le ménage dans sa cour.
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Près de trois citoyens sur quatre estiment qu’il faut taxer davantage les plus fortunés en augmentant leur impôt pour renflouer les coffres de l’État, révèle un sondage Léger–Le Journal–TVA.
Les plus fervents partisans de cette mesure sont les boomers, une cible non négligeable pour les partis politiques en raison de son poids électoral. Cette idée enchante aussi les sympathisants de Québec solidaire. Les plus réfractaires s’identifient comme des conservateurs.
Le Québec a récemment vu sa cote de crédit abaissée par l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P), ce qui aura un impact sur ses coûts d’emprunt. Une mauvaise nouvelle alors que la province est aux prises avec un déficit record de 14 milliards $.
Échaudés par les déboires de Northvolt ou de Lion Électrique, largement subventionnées par l’État, les Québécois (61%) sont d’avis que le moment est venu de diminuer l’aide financière publique aux entreprises.
Les citoyens sont aussi nombreux à réclamer la réduction des dépenses du gouvernement. C’est d’ailleurs chez les partisans de la CAQ que le ménage dans les fonds publics obtient le plus large consensus.
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Les caquistes veulent de l’argent pour HMR
Les sondés s’opposent toutefois net à ce qu’on diminue les investissements dans les infrastructures en santé et en éducation. Pas moins de 86% des gens ne veulent pas qu’on réduise l’argent alloué à la construction et à la réparation des hôpitaux et des écoles.
Et avis au gouvernement Legault: les Québécois demandent clairement qu’on accélère le projet de modernisation et d’agrandissement de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. C’est le cas de 89% des électeurs caquistes. «C’est rare qu’on a l’unanimité comme ça», souligne le sondeur Jean-Marc Léger.
La vétusté de l’établissement de l’est de Montréal ne cesse de faire les manchettes, les services aux patients étant perturbés en raison de la présence de rongeurs, de fourmis ou de chauve-souris à l’intérieur des murs.
Les citoyens jugent aussi, dans une très grande proportion, que les routes et les infrastructures du Québec ont besoin d’amour et ne doivent pas être privées d’investissements.
Pas touche aux acquis sociaux
Pas question non plus de toucher aux services à la population et aux acquis sociaux pour regarnir le trésor public. Les citoyens sont réfractaires à l’idée que leur panier de services soit réduit.
«C’est facile de dire "il faut réduire les dépenses publiques", mais dès que tu touches aux services, t’as une rage», analyse le sondeur.
Même la perspective de réformer le système et de revoir l’âge prévu de la retraite ne passe pas bien et provoque des boutons chez près de la moitié des répondants. C’est ce qui fait dire à Jean-Marc Léger que «réformer le système de retraite, on aurait, comme en France, des manifestations dans la rue».
Ils sont aussi nombreux à voir d’un mauvais œil une hausse des taxes sur les cigarettes, l’essence ou le permis de conduire.
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