La CAQ dégringole en 3e place: les Québécois prêts pour du sang neuf
Les rouges profitent de l’effet Carney, qui a «revampé» la marque libérale

Geneviève Lajoie
Du balai! Les Québécois «en ont assez» de la CAQ et veulent du changement: le parti de François Legault dégringole en 3e position dans les intentions de vote, laissant la voie libre au Parti Québécois. Mais attention aux rouges, surtout avec Pablo Rodriguez, qui profitent de l’effet Carney sur la marque libérale.
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Avec seulement 20% d’appuis de la population, les caquistes obtiennent leur pire score depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 2018, révèle un sondage Léger–Le Journal. François Legault et ses troupes sont victimes de la soif des électeurs pour du sang neuf à la tête du Québec. Près de deux personnes sur trois souhaitent un coup de balai.
«Les gens en ont assez après sept ans de gouvernement, analyse le PDG de la firme, Jean-Marc Léger. La vraie bataille de la [prochaine] élection ce n’est pas l’intention de vote, c’est lequel des chefs va incarner le changement.»
Les péquistes profitent de la chute de la CAQ pour gonfler leurs appuis. Avec 33% d’intentions de vote et la faveur des francophones, le PQ pourrait former un gouvernement majoritaire si des élections avaient lieu aujourd’hui. Pour le moment, c’est Paul St-Pierre Plamondon qui incarne le plus un vent de fraîcheur aux yeux des répondants.
Rodriguez loin devant
Mais les péquistes ne sont pas les seuls à bénéficier du désenchantement des Québécois envers l’équipe Legault. En pleine course à la direction, les libéraux grappillent eux aussi des points et déclassent les caquistes pour prendre le second rang, à 21%.
Et l’arrivée d’un nouveau chef à la mi-juin pourrait assurément faire bouger encore davantage l’aiguille, surtout si les militants choisissent Pablo Rodriguez. Avec l’ex-ministre fédéral du gouvernement de Justin Trudeau comme leader, le PLQ talonnerait le meneur péquiste.
Il est le favori des sympathisants libéraux, loin devant ses adversaires. Arrivé tard dans la campagne au leadership en raison d’un problème de santé, l’ancien président du Conseil du patronat et ex-député de Roberval Karl Balckburn suit. Lui aussi permettrait au PLQ de faire des gains dans l’électorat.
L’effet Carney et le référendum
L’effet Carney n’est pas à négliger, souligne le sondeur. Le nouveau premier ministre canadien a «revampé» la marque libérale au pays et les rouges du Québec en profitent. «La marque libérale est redevenue une marque gagnante, ce qui n’était pas le cas sous Justin Trudeau», insiste-t-il.
Le PQ de Paul St-Pierre Plamondon, qui a réussi jusqu’ici à siphonner le vote caquiste, doit maintenant se méfier des libéraux. Surtout que près du tiers de ses sympathisants sont désormais des fédéralistes, du jamais vu.
«C’est ce vote-là qui va s’en aller au PLQ s’il performe parce que plus on va parler de référendum, plus ça va faire peur à cette clientèle-là», souligne Jean-Marc Léger. Une réflexion s’impose pour le leader souverainiste, qui promet un référendum pour faire du Québec un pays lors du premier mandat d’un gouvernement péquiste.
Méthodologie
Le sondage Léger–Le Journal–TVA a été réalisé du 9 au 11 mai 2025, en ligne, auprès de 1051 répondants âgés de 18 ans ou plus. Les résultats ont été pondérés selon l’âge, le genre, la langue maternelle, la région, la scolarité et la présence d’enfants dans le foyer afin de garantir un échantillon représentatif de la population québécoise. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur d’au plus ±3,02% (19 fois sur 20).
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