Publicité
L'article provient de 24 heures

Comment faire pour arrêter la guerre? Voici ce que veulent l’Ukraine, Trump, Poutine et l'Europe

Donald Trump,  Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine
Donald Trump, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine AFP
Partager
Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-03-07T14:58:59Z
Partager

Les concessions faites par Donald Trump à la Vladimir Poutine au détriment de l’Ukraine confirment la volte-face des États-Unis dans la guerre d’invasion menée par la Russie et force l’Europe à réagir. La paix est-elle possible dans ce contexte? À quel prix? Un expert résume les objectifs des parties impliquées dans la recherche de règlement du conflit.

• À lire aussi: Comment le gel de l'aide militaire décrété par Trump menace la survie de l'Ukraine

Ukraine

Les Ukrainiens voulaient jusqu’à tout récemment reprendre l’entièreté des territoires perdus depuis le début de la guerre. Cet objectif ne tient toutefois plus la route aujourd'hui.

Non seulement l’Ukraine n’arrive plus à faire de gains sur le champ de bataille, mais elle ne peut désormais plus compter sur le soutien militaire des États-Unis, qui vient d’être suspendu par Donald Trump.

Kiev vise donc à un cessez-le-feu comprenant des garanties de sécurité assez fortes pour éviter que la Russie ne l’attaque à nouveau dans le futur.

Ces garanties pourraient prendre la forme de déploiements de troupes étrangères de maintien de la paix dans certaines régions et d’un approvisionnement en matériel militaire, indiquent les dirigeants ukrainiens.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky martèle aussi que son gouvernement n’acceptera jamais de céder officiellement à Moscou les territoires perdus depuis 2022.

Publicité

«Il y a une grosse différence entre accepter, de manière pragmatique, qu’il y ait des territoires occupés et de concéder que ces territoires appartienne désormais légalement à la Russie», souligne Dominique Arel, professeur à la Chaire d’études ukrainiennes de l’Université d’Ottawa.

Russie

La semaine dernière, le Kremlin a indiqué que l’annexion officielle des régions ukrainiennes contrôlées par son armée, qui représentent environ un cinquième du territoire total de l’Ukraine, est «incontestable et non négociable» pour la suite des choses.

«Les objectifs de la Russie restent inchangés et sont la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, ainsi que la reconnaissance des réalités existantes sur le terrain», a martelé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Cet objectif est toutefois «complètement irréaliste», selon Dominique Arel.

«En fait, la Russie veut que l’armée ukrainienne soit faible. Il n’y a pas grand-chose à négocier sur ce front, parce que les Ukrainiens n’accepteront pas de se désarmer», indique-t-il.

Vladimir Poutine
Vladimir Poutine AFP

Vladimir Poutine exige également que l’Ukraine renonce à rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), parce qu’il juge que l’expansion de l’alliance militaire occidentale représente une menace existentielle pour la Russie.

Le gouvernement russe vise aussi une «normalisation» de ses relations avec les États-Unis pour obtenir la levée des sanctions américaines qui lui ont été imposées après son invasion de l’Ukraine.

Les États-Unis

Donald Trump répète qu’il veut un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie.

Son administration a indiqué que ce processus de paix passerait par un désinvestissement des États-Unis dans la région et un accroissement de l’aide financière des pays européens à l'Ukraine.

Publicité

• À lire aussi: Après l'Ukraine, Trump pourrait-il tenter d’extorquer le Canada?

Le président refuse ainsi de s’engager à offrir des garanties de sécurité qui assureraient à l’Europe qu’une éventuelle trêve serait respectée par Vladimir Poutine.

Il s’oppose également à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Parallèlement, les États-Unis ont suspendu l’aide militaire à l’Ukraine pour tenter de la contraindre à signer une entente qui permettrait aux Américains d’accéder aux réserves de minéraux rares présents dans le sol du pays.

Donald Trump espère ainsi se faire rembourser des centaines de milliards de dollars afin de «récupérer» l'aide militaire fournie par les États-Unis à Kiev depuis trois ans.

• À lire aussi: Le détecteur de mensonges — Les États-Unis ont perdu 350 milliards$ en Ukraine, dit Trump

«Ce que Donald Trump veut, c’est un cessez-le-feu, mais sans garanties de la part de Vladimir Poutine, dans le but de signer un accord économique», résume Dominique Arel.

L’Europe

Les dirigeants européens veulent un cessez-le-feu qui permettrait d’assurer la sécurité de l’Ukraine et du reste du continent à long terme.

Le 4 mars, au lendemain de l’annonce de la suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine, la Commission européenne a dévoilé un plan visant à mobiliser près de 800 milliards d’euros (1210 milliards de dollars canadiens) pour soutenir Kiev militairement et réarmer l’Europe.

La France et le Royaume-Unis, notamment, sont prêts à envoyer des troupes en Ukraine si les États-Unis s’engageaient à les appuyer de manière à dissuader Vladimir Poutine de poursuivre ses attaques.

Une vingtaine d’autres nations se sont dites «intéressés» à contribuer au maintien de la paix dans le cadre d’un éventuel cessez-le-feu, a indiqué le gouvernement britannique le 6 mars.

«Il y a toujours un espoir de trouver une solution avec les Américains, mais les Européens ont compris que la Russie est vraiment une menace pour leur sécurité, que Poutine ne s’arrêtera pas en Ukraine», analyse Dominique Arel.

Publicité
Publicité