Collision ferroviaire de 2023 en Grèce: l'ex-ministre des Transports renvoyé en justice

AFP
Le Parlement grec a voté le renvoi en justice de l'ancien ministre des Transports, Kostas Karamanlis, pour sa responsabilité partielle présumée dans le pire accident ferroviaire du pays en 2023, qui avait fait 57 morts.
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Sur les 300 députés, 154 élus de la majorité gouvernementale Nouvelle-Démocratie (ND) et trois élus indépendants ont voté mardi soir pour le renvoi en justice de l'ancien ministre conservateur et actuel député de ND afin qu'il soit jugé pour «manquement à son devoir», selon l'Agence de presse grecque, Ana.
Kostas Karamanlis, 51 ans, avait démissionné de ses fonctions le lendemain de l'accident du 28 février 2023 qui avait mis en lumière de graves manquements dans la sécurité du transport ferroviaire en Grèce.
La plupart des partis d'opposition, qui avaient réclamé que l'ancien ministre soit poursuivi avec des charges criminelles, ont accusé le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis de chercher à blanchir ses responsabilités et «couvrir» un scandale.
Ils se sont abstenus lors du vote.
Une commission d'enquête parlementaire avait récemment conclu que Kostas Karamanlis devait être jugé pour manquement à ses obligations lors de cette catastrophe ferroviaire qui a soulevé un immense émoi et de la colère en Grèce.
Cinquante-sept personnes, dont beaucoup de jeunes, ont été tuées dans cette collision frontale entre deux trains ayant circulé pendant plusieurs minutes sur la même voie sans qu'aucun système d'alarme ne soit déclenché.
L'accident a entraîné des manifestations et des grèves massives en Grèce, marquées par des violences, notamment le 28 février dernier à l'occasion de sa deuxième commémoration.
Réélu député quelques mois seulement après la collision et membre de l'une des familles politiques les plus influentes de Grèce, Kostas Karamanlis ne s'est pas présenté au débat parlementaire mardi.
Mais dans un bref rapport, il a récusé toute responsabilité et réclamé le déclenchement d'une procédure judiciaire pour blanchir son nom, selon des médias.
En vertu de la Constitution, un conseil judiciaire sera constitué prochainement pour ouvrir les poursuites pénales.
Plus de 40 personnes jusqu'ici ont été poursuivies en lien avec la collision, notamment le chef de gare en poste ce soir-là. Aucune n'a encore été jugée.
Les législateurs ont déjà voté le renvoi en justice d'un ancien ministre adjoint, Christos Triantopoulos.