Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

«C’est le nouvel or blanc»: des villes doivent combattre les voleurs d’eau au Québec

Les malfrats utiliseraient l’eau pour remplir par exemple des puits à sec

Partager
Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2025-10-11T04:00:00Z
Partager

Des puits à sec, des bateaux pris dans la boue et des champs desséchés: le Québec n’a jamais été aussi assoiffé. Le manque de précipitations depuis l’été cause des problèmes d’eau presque partout dans la province.

• À lire aussi: Le Québec est à sec: le manque d’eau cause des problèmes dans les villes, dans les champs et sur les lacs de la province cet automne

• À lire aussi: Il se lave chez le voisin pour conserver l’eau pour ses vaches


Des villes de partout au Québec sont aux prises avec des voleurs d’eau qui puisent illégalement à leurs bornes-fontaines, au point où certaines municipalités installent désormais des cadenas sur celles-ci.

«C’est un phénomène assez nouveau et qui risque d’augmenter au cours des prochaines années. Ce n’est pas pour rien qu’on dit aujourd’hui que l’eau, c’est le nouvel or blanc», lance Max Charette-Vendette, chef des opérations au sein du Service de sécurité incendie (SSI) dans la MRC de Montcalm.

Plusieurs municipalités de la MRC de Montcalm installent désormais des cadenas sur leurs bornes-fontaines pour éviter les vols d'eau, comme on peut le constater sur cette photo. Crédit : Max Charette-Vendette
Plusieurs municipalités de la MRC de Montcalm installent désormais des cadenas sur leurs bornes-fontaines pour éviter les vols d'eau, comme on peut le constater sur cette photo. Crédit : Max Charette-Vendette Max Charette-Vendette

Le spécialiste a même diffusé cet été une vidéo sur les réseaux sociaux pour alerter la population sur les vols d’eau illégaux dans leurs 10 municipalités, situées dans la région de Lanaudière. Selon lui, les malfaiteurs sont principalement des entreprises qui puisent l’eau pour remplir des puits à sec, des piscines ou encore réaliser des contrats de jardinage.

Publicité

«L’eau, on doit la traiter, ça coûte cher aux villes. On commence à installer des cadenas sur nos bornes-fontaines pour les protéger. Quand on forme nos pompiers maintenant, on doit leur apprendre à ouvrir le cadenas. On doit aussi s’assurer que nos 50 camions de pompier de la MRC de Montcalm ont la clé pour les déverrouiller, explique M. Charette-Vendette.

Vidéo dans laquelle la MRC de Montcalm a adressé le vol d'eau cet été :

Ils font «décolorer» l’eau

La Ville de Hudson, en Montérégie, a elle aussi été aux prises avec des pilleurs du même genre à la mi-septembre. Les malfaiteurs ont créé deux importants «pics» de consommation, si bien que l’eau a été décolorée dans toute la municipalité.

«Il a été établi que ces pics étaient dus à deux prélèvements d’eau non autorisés aux bornes-fontaines, ce qui constitue en pratique un vol d’eau», a précisé la municipalité, qui n’a pas voulu commenter davantage cette affaire.

Laurent Marcotte, maire de Saint-Léonard-d’Aston dans le Centre-du-Québec, confirme qu’il a subi lui aussi deux vols d’eau dans sa ville à la fin du mois d’août. Leur inspecteur avait détecté une hausse anormale de consommation d’eau en pleine nuit.

«On est en 2025, il ne pleut pas beaucoup, les gens manquent d’eau et on est rendu là. [...] Heureusement, ils ne sont pas revenus nous voler. À long terme, on aurait pu manquer d’eau pour les citoyens de notre propre ville», déplore M. Marcotte.

Les policiers s’en mêlent

La Sûreté du Québec indique pour sa part que les vols d’eau à Saint-Léonard-d’Aston ont bel et bien été signalés à leur corps de police, mais qu’aucun contrevenant n’a été retrouvé.

«Il nous est impossible d’extraire des statistiques fiables concernant les vols d’eau [au Québec]. Il ne s’agit pas non plus d’un sujet récurrent discuté lors de partages d’informations entre enquêteurs de divers corps de police», mentionne la sergente Éloïse Cossette, porte-parole pour la SQ.

Cette dernière ajoute que les délinquants pourraient aussi être accusés au criminel de vol pour leur délit. La plupart des villes du Québec prévoient aussi une amende de plusieurs centaines de dollars pour toute personne qui se sert d’une borne-fontaine sans autorisation.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité