Centre jeunesse Val-du-Lac: un ex-agent de sécurité accusé de voies de fait et de menaces de mort
Jasmin Dumas
Un ex-agent de sécurité du Centre jeunesse Val-du-Lac, en Estrie, fait face à des accusations de voies de fait et de menaces de mort à l’endroit de deux jeunes qu’il avait sous sa responsabilité. Les faits se seraient produits au printemps dernier alors qu’il travaillait dans l’établissement.
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Yanick Demers, 50 ans, de Sawyerville, est accusé d’avoir étouffé ou étranglé et d’avoir menacé de mort un jeune, en plus de s’être livré à des voies de fait sur un autre mineur.
Au moment des événements allégués, en mai 2024, il travaillait comme agent de sécurité au Centre jeunesse Val-du-Lac, où les deux victimes alléguées étaient hébergées.

«C’est épouvantable, il n’y a aucun enfant dans un centre jeunesse qui mérite ni qui devrait vivre ça, déplore la mère d’un des deux enfants. C’est inconcevable. Ce sont des enfants qui ont des troubles de comportement ou peu importe leur condition, ils sont là pour recevoir de l’aide et doivent se sentir en sécurité. Ils doivent avoir confiance en ces gens-là pour pouvoir s’ouvrir et s’épanouir.»
Pour ne pas interférer dans le processus judiciaire, la maman a préféré ne pas entrer dans les détails de l’agression qu’aurait subie son garçon, mais elle tenait à dénoncer ce qu’elle considère comme un manque d’aptitudes de certains employés du centre jeunesse.
«Il y a vraiment des bons intervenants et des bons agents de sécurité avec un cœur énorme. Mais comme dans tous les domaines, certains ne sont pas à leur place. Et il y en a aussi qui auraient besoin de plus de formations et d’un meilleur accompagnement de la direction».
Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS dit avoir agi dès le premier signalement: «L’employé avait été suspendu et nous avons offert du soutien et de l’accompagnement aux victimes présumées. Une divulgation de la situation a été faite aux parents dès le début du processus. Nous vous confirmons que le lien d’emploi avec l’employé a été rompu le 27 juillet 2024 à la suite de sa validation des faits. Nous déplorons ce type d’événement et voulons assurer à la population que cela ne reflète pas la qualité du travail quotidien effectué par nos intervenants qui ont à cœur la santé, la sécurité et l’intégrité de la clientèle».
Yanick Demers doit revenir devant le tribunal le 24 janvier prochain.
«Lui, il sera jugé à la cour, mais au-delà de ça, les autorités vont faire quoi pour que ça, ça arrête? Le système doit outiller ces gens-là pour ne pas que ça arrive jusque là», réclame la mère.
Nouvelle enquête policière
Le Service de police de Sherbrooke confirme avoir ouvert une enquête concernant le jeune autiste qui aurait été victime la semaine dernière d’une intervention physique abusive de la part de trois agents de sécurité au Centre jeunesse de l’Estrie.
Le père de l’enfant a vivement dénoncé la situation dans un témoignage troublant.