Centre jeunesse de l’Estrie: encore trop d’enfants dans un milieu inadéquat
Jasmin Dumas
L’appel d’offres lancé afin de trouver une ressource intermédiaire pour accueillir des jeunes qui vivent avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme qui vivent au Centre jeunesse Val-du-Lac, en Estrie, n’a pas été concluant.
Résultat, encore plusieurs jeunes sont hébergés dans un endroit non adéquat pour eux.
«On me dit qu’il y a 44 jeunes qui ont une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme [qui vivent ici], nous, dans notre plan, c’est de pouvoir sortir ces jeunes-là et les mettre dans des milieux plus appropriés», avait mentionné le ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant lors de sa visite du centre jeunesse en mai 2024.
Quelques jours après cette déclaration, un appel d’offres était lancé pour trouver une ressource intermédiaire pour relocaliser les jeunes qui ne sont pas à leur place ici.
«Mais malheureusement on n’a pas trouvé de candidats qui se sont qualifiés pour cet appel d’offres là», indique la coordonnatrice de l’hébergement RI-RTF-RNI au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Arianne Proulx.
Neuf enfants avec une défiance intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme ont quand même trouvé une place dans une famille d’accueil, mais les besoins demeurent grands.
«On recherche effectivement un soumissionnaire qui mettra en place une équipe de professionnels formée d’ergothérapeutes, de préposées et d’éducatrices qui permettrait une réponse optimale sur du 24/7, souligne Mme Proulx. Actuellement on cherche activement un milieu pour accueillir neuf adolescents garçons.»
La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, se désole que l’appel d’offres n’ait pas été concluant, et craint maintenant que le projet «passe à la trappe avec les coupures demandées à Santé Québec de 1,5 G$».
«On sait qu’il y a beaucoup de projets d’infrastructures en santé, notamment en Estrie, qui ont été mis sur la glace à cause de ça», plaide-t-elle.
Interpellé sur le sujet mercredi, le ministre Carmant a réitéré son appui pour le projet.
«Je me suis assuré, par l’entremise de la directrice nationale de la protection de la jeunesse, Lesley Hill, que l’établissement poursuive son travail de recherche d’un lieu qui convient à cette clientèle. Mme Hill se rendra demain dans la région et c’est un des sujets qui seront abordés. Je maintiens mes propos de l’automne dernier, ce milieu n’est pas adéquat pour ces enfants», assure-t-il.