Cellulaire en classe: les profs des écoles privées réclament aussi l’interdiction par Québec
La directive ministérielle ne s’appliquera qu’aux écoles publiques, déplore un syndicat d’enseignants


Daphnée Dion-Viens
Alors que le gouvernement Legault tarde à transmettre sa directive concernant l’interdiction du cellulaire en classe, des profs d’écoles privées demandent à Québec de bannir aussi les appareils numériques dans leurs établissements.
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« On pense que ce qui est bon pour le public peut aussi être bon pour le privé. On veut accroître la réussite scolaire de tous les élèves au Québec », affirme Stéphane Lapointe, président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ).
À la fin août, Le Journal rapportait que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait l’intention de bannir les cellulaires en classe par le biais d’une directive ministérielle qui devait être acheminée sous peu au réseau scolaire.
L’usage de l’appareil numérique pour des raisons pédagogiques, de manière exceptionnelle, sera toutefois toléré. La directive ne visera que le réseau public, puisque les écoles privées ne sont pas assujetties aux directives ministérielles, avait-on expliqué.
Or, près d’un mois après cette annonce, la directive se fait toujours attendre. Stéphane Lapointe presse le ministre de trouver un mécanisme qui permette d’imposer la même directive dans le réseau privé.
« La gestion du cellulaire en classe, ça demeure un enjeu. Ça vient perturber les apprentissages, c’est une source de distraction pour les élèves qui tentent de l’utiliser en catimini », affirme M. Lapointe, qui estime par ailleurs que le Québec est mûr pour une réflexion « plus large » sur l’utilisation des écrans chez les jeunes, y compris en dehors de l’école.
La Fédération des établissements d’enseignement privés indique que le cellulaire est déjà interdit en classe dans la très grande majorité de ses écoles.
Moins de 10 % d’entre elles n’ont pas de règles dans leur code de vie pour limiter son utilisation pendant les périodes d’enseignement, selon un sondage réalisé à l’interne récemment.
« On ne pense pas qu’une directive soit nécessaire », affirme son président, David Bowles.
Ce dernier reconnaît toutefois que le cellulaire demeure « un enjeu à gérer en classe », même lorsqu’il est interdit.
« On sait bien que des jeunes réussissent parfois à l’utiliser, même lorsqu’ils n’ont pas le droit. Mais c’est quelque chose que l’on gère au quotidien, avec nos équipes d’enseignants », dit-il.
Au cabinet du ministre Drainville, on s’est contenté de réitérer que les directives ministérielles sont émises dans le cadre de la Loi sur l’instruction publique, à laquelle les écoles privées ne sont pas assujetties.
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