«Ce n’est pas normal que les plateformes canadiennes ne se retrouvent pas de facto sur les télés», plaide Charles Lafortune

Yannick Beaudoin
L’industrie télévisuelle québécoise est en péril et il faut changer les règles du jeu pour éviter qu’elle disparaisse, affirme le producteur et animateur Charles Lafortune.
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«La télé privée souffre bien sûr de tous les revenus publicitaires qui faisaient en sorte qu’elle pouvait financer des émissions. Et tous ces revenus publicitaires sont en baisse», a-t-il expliqué, en entrevue sur les ondes de LCN, mardi.
Notre télévision fait face à une concurrence déloyale de la part des plateformes numériques étrangères, estime-t-il, joignant sa voix à celle du patron de Québecor, qui a lancé un nouveau cri du cœur mardi.
«Si on ajoute TikTok, YouTube, Facebook... ce sont 92% des revenus maintenant qui sont partis ailleurs puisque ce sont des plateformes étrangères. Ces revenus-là s’en vont à l’étranger», plaide l’animateur.
Pourtant, les compagnies étrangères viennent au Québec et au Canada et se servent de nos infrastructures, soutient Charles Lafortune.
Ce dernier mentionne notamment le fait que plusieurs téléviseurs connectés viennent d’emblée avec des plateformes telles que Netflix ou Disney+, mais jamais avec des plateformes de diffusion d’ici.
«Souvent, il y a plusieurs marques de télé où c’est impossible d’installer soit un tou.tv, un TVA+. On doit doit payer ces marques de télé pour pouvoir préinstaller ces applications-là. Alors que ces compagnies-là, elles vendent des télés ici, mais elles se servent des autoroutes électroniques qu’on a bâties», déplore l’animateur et producteur.
«C’est comme si on avait construit des routes, puis on disait: “Ah, mais il y a juste les camions étrangers qui vont pouvoir rouler dessus”», ajoute-t-il.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.