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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Carambolage sur l’autoroute 440: le camionneur renonce à donner sa version des faits à son procès

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Valérie Gonthier | Journal de Montréal

2022-12-09T17:08:57Z
2022-12-10T12:02:56Z
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Le camionneur qui a causé un carambolage monstre dans lequel quatre personnes ont péri a choisi de garder le silence à son procès. 

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C’est ce qu’a annoncé ce matin Me Jean-Daniel Debkoski, qui représente Jagmeet Grewal. L’homme âgé de 56 ans est accusé de négligence criminelle causant la mort et des lésions.

Le 5 août 2019, il était derrière le volant d’un semi-remorque sur l’autoroute 440 Ouest à Laval, lorsqu’il a percuté une série de véhicules immobilisés près de la bretelle menant à l’autoroute 15. Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans, ont péri.

Si l’accusé renonce maintenant à témoigner pour sa défense, il pourrait changer d’avis à tout moment, d’ici la fin de la présentation de la preuve de la défense.

Par ailleurs, la Couronne a aussi déposé ce matin l’entrevue que l’accusé avait donnée à TVA en octobre dernier à la sortie de la salle d’audience.

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Lors de cette brève entrevue, l’accusé s’était dépeint en victime.

«Les victimes... je crois que c’est malheureux, a-t-il dit. Je suis aussi une victime, mais je comprends qu’ils traversent quelque chose qu’ils ne devraient pas traverser, parce que c’était un accident.»

Rappelons que sur la scène du carambolage, aucune trace de freinage produite par le camion conduit par l’accusé n’a été décelée. Grewal n’a pas non plus changé de trajectoire après avoir percuté une première voiture. Des témoins avaient dit aux premiers répondants que le camion avait «foncé dans le tas».

Il roulait entre 93 et 100 km/h au moment de la collision, selon un expert en reconstitution.

La Couronne a par ailleurs annoncé que sa preuve était close ce matin.

Depuis le début du procès, les procureurs du DPCP, Mes Simon Blais, Alexis Marcotte Bélanger et Lily-Anne Ratelle, ont tenté de prouver que la conduite de l’accusé était dangereuse et qu’elle témoignait d’une insouciance déréglée et téméraire.

L’homme prenait alors des médicaments dangereux pour la conduite.

Victime d’un grave accident de la route aux États-Unis en 2012, Jagmeet Grewal gobait depuis un cocktail de médicaments.

«Il est de mon opinion que, le 5 août 2019, la capacité de conduire un camion poids lourd de [Jagmeet] Grewal était fort probablement grandement affectée et diminuée atteignant un niveau à haut risque, voire même très dangereux », avait résumé une experte en pharmacologie.

À l’époque du carambolage, il négligeait également de contrôler son diabète de type 2, ce qui peut aussi diminuer la capacité de conduire.

Rappelons qu’au moment du drame, Jagmeet Grewal détenait un permis de conduire de classe 1, nécessaire pour conduire un véhicule lourd. Pourtant, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) l’a déjà jugé « inapte de façon permanente » à occuper le métier de camionneur, pour troubles psychiatriques.

Malgré cette décision, il a pu en obtenir un nouveau en 2018. Il s’agissait d’une erreur.

S’il a obtenu si facilement son permis, c’est en raison d’un manque de communication à la SAAQ. En effet, jamais le département qui octroie des permis n’avait eu vent du dossier médical de M. Grewal. 

«Chaque département ne se parle pas à la SAAQ», avait expliqué en cour cet automne Simon Lebel-Chartrand, sergent-détective de la Sûreté du Québec.

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