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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Carambolage sur la 440: le camionneur responsable n’a jamais freiné

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Valérie Gonthier | Journal de Montréal

2022-11-09T17:06:01Z
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Le camionneur qui a tué quatre automobilistes en causant un carambolage monstre sur l’autoroute 440 en août 2019 n’a jamais activé ses freins, sur près de 100 mètres, même après le premier impact.

«Ce qui a arrêté le camion [de l’accusé], c’est l’impact avec la multitude de véhicules», a indiqué un reconstitutionniste à la Sûreté du Québec, Benjamin Bernier.

Ce dernier témoigne au procès de l’ex-camionneur Jagmeet Grewal, qui a repris cette semaine au palais de justice de Laval, après une pause de quelques jours.

Photo d'archives, Chantal Poirier
Photo d'archives, Chantal Poirier

L’homme âgé de 56 ans est accusé de conduite dangereuse causant la mort. Le 5 août 2019, il était derrière le volant d’un semi-remorque sur l’autoroute 440 Ouest à Laval, lorsqu’il a percuté une série de véhicules immobilisés près de la bretelle menant à l’autoroute 15. La violente collision, qui a été filmée par les caméras de surveillance d’un commerce situé dans la voie de desserte de l’autoroute, a causé plusieurs incendies.

Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans, ont péri.

Sur la scène du carambolage, les experts en reconstitution n’ont noté aucune trace de freinage produite par le camion conduit par l’accusé.

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CAPTURES ECRAN TVA NOUVELLES
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Lorsque les freins sont appliqués, que ce soit les freins ABS ou les freins d’urgence, la chaleur qui se dégage produit de la friction au sol, ce qui aurait occasionné des marques foncées sur l’autoroute, a expliqué le témoin.

L’expert Bernier note ainsi qu’il y a eu absence de freinage, et ce, sur une distance de 90,7 mètres.

«Même après avoir happé six véhicules, le véhicule lourd a assez de force pour pousser [un autre semi-remorque], qui lui, va foncer dans un Honda Odyssey]», a indiqué le reconstitutionniste.

CAPTURES ECRAN TVA NOUVELLES
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Par la force de l’impact, des véhicules s’étaient encastrés dans les camions poids-lourd, avant de prendre en feu.

Au moment de la collision, le camion de l’accusé roulait à une vitesse évaluée entre 93 et 100 km/h.

Courtoisie de la cour
Courtoisie de la cour

Rappelons que Jagmeet Grewal détenait alors un permis de conduire de classe 1, nécessaire pour conduire un véhicule lourd. 

Mais ce permis, il l’a obtenu en 2018 de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)... par erreur. 

Impliqué dans une collision de la route en 2012 aux États-Unis, M. Grewal avait par la suite été déclaré inapte de façon permanente à occuper le métier de camionneur, notamment en raison de ses problèmes psychiatriques. Il faisait des cauchemars, peinait à rester debout et se sentait déprimé. Il devait prendre plusieurs médicaments.

PHOTO COUTROISIE M. VALLEE
PHOTO COUTROISIE M. VALLEE

Malgré ces conclusions, il a fait une nouvelle demande pour obtenir un permis de classe 1, nécessaire pour conduire un camion. Et il l’a obtenu.  

Au moment du carambolage, le camionneur négligeait aussi de contrôler son diabète et prenait plusieurs médicaments affectant la conduite.

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