Carambolage mortel sur la 440: le camionneur fautif prenait des médicaments incompatibles à la conduite

Valérie Gonthier | Journal de Montréal
La longue liste de médicaments prescrits au camionneur responsable du carambolage mortel sur l’autoroute 440 à Laval en 2019 est scrutée à la loupe à son procès.
• À lire aussi: Carambolage sur la 440: le camionneur responsable n’a jamais freiné
• À lire aussi: «Je pensais que c'était terminé»: un miraculé du carambolage monstre à Laval témoigne
• À lire aussi: Les secondes avant le carambolage mortel sur l’autoroute 440 à Laval captées sur vidéo
«Il est de mon opinion que, le 5 août 2019, la capacité de conduire un camion poids lourd de [Jagmeet] Grewal était fort probablement grandement affectée et diminuée atteignant un niveau à haut risque voire même très dangereux», a conclu la pharmacologiste Chantal Lambert.

Elle témoigne aujourd’hui au procès de l’ex-camionneur, qui est accusé de négligence criminelle causant la mort. Au moment du drame, il était derrière le volant d’un semi-remorque sur l’autoroute 440 Ouest à Laval, lorsqu’il a percuté une série de véhicules immobilisés près de la bretelle menant à l’autoroute 15.
Il n’a jamais freiné, ni avant ni après la série de collisions.
En août 2019, il prenait des antidouleurs, des relaxants musculaires et des antidépresseurs, notamment pour diminuer son anxiété.
Selon la témoin, ces médicaments peuvent entrainer de nombreux effets secondaires comme la somnolence, des étourdissements, des troubles de visions, de la fatigue. Un d’eux peut même être relié à un «risque accru d’accidents de la route».
À l’époque du carambolage, l’homme négligeait également de contrôler son diabète, ce qui peut aussi diminuer la capacité de conduire, a-t-elle prévenu.
«Derrière le volant d’un camion, il était aussi dangereux qu’une personne qui se promène avec une arme à feu», avait plaidé le procureur de la Couronne Simon Blais, lors de débats sur des requêtes avant le procès, cet automne.
Rappelons qu’au moment du carambolage, le camionneur se savait invalide à conduire des camions. Il avait été impliqué dans deux accidents routiers, en 2006 et en 2012. En 2014, la SAAQ l’avait même jugé « inapte de façon permanente » à occuper le métier de camionneur en raison de problèmes psychiatriques.
Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans, ont péri dans ce grave carambolage.