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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Carambolage mortel sur la 440: le camionneur fautif prenait des médicaments incompatibles à la conduite

Le carambolage monstre a fait quatre décès le 5 août 2019 sur l’autoroute 440 à Laval.
Le carambolage monstre a fait quatre décès le 5 août 2019 sur l’autoroute 440 à Laval. Photo d’archives
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2022-11-15T16:59:18Z
2022-11-15T17:50:58Z
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Le camionneur responsable du carambolage qui a fait quatre morts sur l’autoroute 440 à Laval en 2019 prenait des médicaments dangereux pour la conduite.  

• À lire aussi: [VIDÉOS] Carambolage sur la 440: le camionneur responsable n’a jamais freiné

• À lire aussi: Carambolage sur l’autoroute 440 : un policier témoigne de l’horreur

Antidouleurs, relaxants musculaires, antidépresseurs. Victime d’un grave accident de la route aux États-Unis en 2012, Jagmeet Grewal gobait depuis un cocktail de médicaments.

L’un d’eux, un anxiolytique, est relié à un « risque accru d’accidents de la route », a témoigné l’experte en pharmacologie Chantal Demers, au procès de l’homme accusé de négligence criminelle causant la mort.

Jagmeet Grewal
Jagmeet Grewal Photo d'archives, Chantal Poirier

 

Capacité affectée

Le 5 août 2019, Jagmeet Grewal était derrière le volant d’un semi-remorque sur l’autoroute 440 Ouest à Laval, lorsqu’il a percuté une série de véhicules immobilisés près de la bretelle menant à l’autoroute 15.

Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans, ont péri.

« Il est de mon opinion que, le 5 août 2019, la capacité de conduire un camion poids lourd de [Jagmeet] Grewal était fort probablement grandement affectée et diminuée atteignant un niveau à haut risque, voire même très dangereux », a résumé la témoin.

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Diabète négligé

Pour d’autres médicaments prescrits à Jagmeet Grewal, certains peuvent aussi provoquer des effets secondaires comme la somnolence (chez 40% des patients), des étourdissements, des troubles de visions et de la fatigue. 

À l’époque du carambolage, il négligeait également de contrôler son diabète de type 2, ce qui peut aussi diminuer la capacité de conduire, a prévenu Mme Demers.

« M. Grewal n’a pas fait preuve de la vigilance, de la rigueur et de la responsabilisation essentielles et incontournables que nécessitait son profil médical et pharmacologique face à la conduite d’un camion poids lourd » a-t-elle conclu.

Rappelons qu’au moment du drame, Jagmeet Grewal détenait un permis de conduire de classe 1, nécessaire pour conduire un véhicule lourd. Mais ce permis, il l’a obtenu par erreur en 2018 de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), puisque cette organisation l’avait jugé quatre ans plus tôt « inapte de façon permanente » à occuper le métier de camionneur, pour troubles psychiatriques.

Malgré cette décision, l’accusé avait entamé lui-même des démarches pour ravoir un permis de classe 1.

S’il l’a obtenu si facilement, c’est en raison d’un manque de communication à la SAAQ. En effet, jamais le département qui octroie des permis n’avait eu vent du dossier médical de M. Grewal. 

«Chaque département ne se parle pas à la SAAQ», avait expliqué en cour cet automne Simon Lebel-Chartrand, sergent-détective de la Sûreté du Québec.

  • Le procès reprend le mois prochain au palais de justice de Laval
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