Bigflo & Oli au Festival d’été: le délire sur les plaines d’Abraham

Cédric Bélanger
En s’amenant au Festival d’été à titre de première tête d’affiche française depuis Patrick Bruel en 2015, le duo de rappeurs Bigflo & Oli s’était donné pour mission de conquérir les plaines d’Abraham. Il a fait mieux que ça. Il a viré le site à l’envers.
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C’était le délire. Du moment où Florian et Olivio Ordonez ont mis les pieds sur scène, le premier avec un t-shirt «J’aime Québec» et l’autre avec un chandail des Remparts, les dizaines de milliers de festivaliers ont hurlé, chanté, sauté, scandé des «olé, olé, olé», tapé des mains et balancé les bras, de l’avant-scène jusqu’au sommet de la butte, pendant 90 minutes, en ne prenant des pauses que durant une ou deux pièces plus douces.
Et encore.
Ceux qui doutaient de leur popularité chez nous en ont pris plein la gueule.
Moins de deux ans après des concerts au Centre Bell et au Centre Vidéotron, les voilà à Québec au niveau de popularité des plus grandes vedettes internationales qui ont joué sur les Plaines.
Quand ils ont déplié un drapeau du Québec après avoir chanté Imagine, le niveau de décibels a atteint des sommets inégalés depuis le début de ce FEQ 2025.

«Le meilleur public du monde est au Québec», a tranché Bigflo, une affirmation qui a eu l’effet escompté d’enflammer une foule déjà très chaude.
Célébration du rap francophone
La fête n’a connu aucun répit. Flanqués d’une troupe de musiciens et jouant eux-mêmes parfois de la batterie et de la trompette, ils ont balancé dans la même ambiance jubilatoire Papa et ses sonorités latinas, puis Demain, pendant laquelle les frangins ont chanté avec leurs admirateurs «ici, ici, c’est le Québec».
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«Quel accueil de fou», s’est exclamé Oli, qui semblait sincèrement, tout comme son frère, épaté par ce qui se déroulait sous ses yeux.
Avaient-ils prévu tout cet amour? Toujours est-il qu’ils avaient préparé quelques surprises au public. À mi-parcours, la soirée s’est transformée en célébration du rap francophone lorsque Jay Scott et FouKi sont venus chanter Copilote, à la grande joie de la foule.

Ce n’était pas tout. Loud est ensuite apparu sur l’air de son Fallait y aller et les Plaines ont vibré encore un peu plus.
La paix en Palestine
Après ces petites visites entre cousins, Bigflo et Oli ont sorti les plus grosses munitions de leur arsenal. Booba, Mexico en janvier et Sur la lune, offerte à des Plaines joliment illuminées par des milliers de téléphones, c’était fort, mais rien à côté de la fédératrice Dommage.

Pendant un moment, Bigflo et Oli ont croisé les bras, baissé les micros et laissé les festivaliers chanter à leur place.
Lorsqu’ils ont repris le chant, ils ont modifié les paroles de la chanson pour réclamer la paix en Palestine, un souhait que la foule a semblé partager avec eux.

Avant que Dernière ne sonne la fin de la récréation, le duo avait eu le temps de transformer le parterre en piste de danse grâce à l’impressionnant numéro de beatbox de leur concitoyen WaWad et au dynamique combo Coup de vieux/Coup de blues.
«Même si on a de très beaux festivals en France, ils se rendent pas compte de ce qui se passe ici, au FEQ», a conclu Bigflo, en demandant la foule d’en faire la preuve dans une vidéo qu’ils comptent diffuser sur leurs réseaux sociaux.
Jusqu’au bout
Alors qu’on croyait que le moment de partir était arrivé, Oli a eu l’idée folle d’embarquer dans un bateau gonflable et de voguer sur la foule... jusqu’au sommet de la butte.
Pendant plusieurs minutes, encouragé par les «Oli, Oli» du public, il a gardé son attention vaillamment sur l’objectif pendant que son frère commentait son périple.
Le bougre a réussi. Rendu à la clôture arrière, il a levé les bras au ciel. Tout avait été accompli.
La note du Journal: 4,5 étoiles sur 5.