Biden menace de suspendre certaines livraisons d’armes si Israël attaque Rafah

Joe Biden a prévenu mercredi qu’il «ne livrerait pas» certaines armes à Israël dont les États-Unis sont le premier soutien militaire, en particulier des «obus d’artillerie», en cas d’offensive majeure contre Rafah, un avertissement inédit de la part de Washington.

• À lire aussi: Il ne reste que trois jours de carburant aux hôpitaux du sud de Gaza

• À lire aussi: Bureau en Israël: le Québec pourrait accompagner des entreprises d’armement

• À lire aussi: Gaza: Israël annonce la réouverture du passage de Kerem Shalom

«S’ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées [...] contre des villes», a-t-il dit dans un entretien à CNN.

«Nous ne livrerons pas les armes et les obus d’artillerie qui ont été utilisés [jusque-là]», a encore déclaré Joe Biden.

C’est la première fois que le démocrate de 81 ans pose ainsi publiquement des conditions au soutien militaire américain consenti à Israël.

Interrogé sur la décision américaine de suspendre la semaine dernière la livraison d’une cargaison de bombes, il a commenté: «Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes», ajoutant: «C’est mal».

Il a toutefois déclaré que les États-Unis continueraient à «assurer qu’Israël reste protégé par le Dôme de fer», son bouclier de défense antiaérienne.

Interrogé sur l’opération militaire qu’Israël a d’ores et déjà lancée à Rafah, localité du sud de la bande de Gaza où plus d’un million de Palestiniens se sont réfugiés, Joe Biden a dit que cette opération ne touchait pas des «centres de population», laissant donc entendre qu’il ne s’agissait pas là d’une offensive majeure exigeant une réaction de sa part.

«Je l’ai dit clairement à Bibi [le premier ministre Benjamin Netanyahou, NDLR] et au cabinet de guerre, ils n’auront pas notre soutien s’ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé le président américain.

Joe Biden a endossé le rôle de premier soutien à Israël à la suite de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, mais sa relation avec Benjamin Netanyahou a connu plusieurs épisodes de forte tension et pourrait atteindre un point de rupture sur la question de Rafah.

Selon un haut responsable américain sous couvert d’anonymat, une cargaison composée «de 1800 bombes de 2000 livres [907 kg] et de 1700 bombes de 500 livres [226 kg]» a été suspendue la semaine dernière.