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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Il ne reste que trois jours de carburant aux hôpitaux du sud de Gaza

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AFP

2024-05-08T14:25:56Z
2024-05-08T16:38:02Z
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Il ne reste que trois jours de carburant aux hôpitaux du sud de la bande de Gaza, a prévenu mercredi le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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«Les hôpitaux du sud de Gaza n'ont plus que trois jours de carburant, ce qui signifie qu'ils pourraient bientôt cesser de fonctionner», écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Il a indiqué lors d'un point que presse de l'OMS que «l'entrée de carburant que nous espérions voir aujourd'hui n'a pas été autorisée».

Les flux d'aide humanitaires sont contrôlés par les autorités israéliennes.

Le docteur Rik Peeperkorn, responsable de l'OMS pour les Territoires palestiniens occupés, a lui aussi insisté sur la nécessité absolue de laisser rentrer le carburant.

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«Sans carburant, toutes les opérations humanitaires, y compris les opérations hospitalières, s'arrêtent», a-t-il rappelé.

Le problème du carburant est particulièrement sensible, Israël estimant qu'il s'agit d'un produit à usage «dual» (civil et militaire), qui pourrait donc aussi servir à ses ennemis.

«L'un des trois hôpitaux de Rafah, Al-Najjar, ne fonctionne plus en raison des combats en cours dans ses environs et de l'opération militaire à Rafah», a encore souligné le docteur Tedros.

L'armée israélienne a mené mercredi des frappes aériennes et des opérations «ciblées» meurtrières dans la ville de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée et menacée d'une offensive terrestre majeure.

Mardi, l'armée a pris le contrôle du point de passage de Rafah, stratégique pour le transfert de l'aide humanitaire, avant de le fermer.

«À l'heure où les opérations humanitaires fragilisées ont besoin de toute urgence d'être étendues, l'opération militaire de Rafah limite encore davantage notre capacité», affirme le directeur général de l'OMS, avant de lancer : «Cela doit cesser maintenant».

Le docteur Peeperkorn a souligné que toute escalade dans les hostilités empêche très vite l'accès aux hôpitaux, pour les patients ou les équipes médicales.

Les efforts des humanitaires «n'empêcheront pas l'excès de mortalité et de morbidité à laquelle nous nous attendons en cas d'incursion à grande échelle», a-t-il déclaré.

Le numéro deux de l'OMS, le docteur Mike Ryan, a fermement rejeté l'idée que l'incursion actuelle de l'armée israélienne à Rafah puisse être qualifiée d'opération militaire limitée et il accuse Israël de «réimposer un blocus total» sur la bande de Gaza.

Il est difficile de parler d'opération limitée quand «le premier acte de cette offensive est de couper les lignes de vie de 2,5 millions de personnes à Gaza, quand le premier acte est de stopper le carburant, la nourriture, les médicaments à la source, à la frontière», a-t-il dénoncé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à lancer un assaut terrestre contre Rafah, dernier bastion selon Israël du Hamas qu'il a juré d'anéantir.

Le Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023 à partir de Gaza qui a fait plus de 1 170 morts majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles.

La riposte israélienne a jusqu'à présent fait 34 844 personnes selon le Hamas, provoqué une catastrophe humanitaire avec une situation de famine dans le nord d'après l'ONU et des destructions colossales.

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