Autre plainte pour bruit contre un lieu de spectacles à Montréal: qui veut la peau du Blue Dog?


Sarah-Florence Benjamin
Le 29 avril, la police s’est présentée au Blue Dog pour bruit excessif, à 19h30. Face aux plaintes répétées, le co-propriétaire Sergio Da Silva craint de voir son établissement subir le même sort que La Tulipe, la salle de spectacles qui a dû fermer ses portes l’an passé.
C’est la quatrième plainte que reçoit le bar du boulevard Saint-Laurent depuis qu’il a commencé à présenter des concerts, en février dernier. La dernière en lice a de quoi surprendre: la police a été appelée à 19h30, pendant un test de son pour un spectacle qui devait se tenir plus tard dans la soirée.
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Le Diving Bell Social Club et le bar Champs, non loin du Blue Dog, ont récemment été la cible de signalements similaires. Le Diving Bell a depuis fermé ses portes et il n’est plus possible de danser au Champs, faute de permis.
Sergio Da Silva déplore toutes ces plaintes répétées contre des établissements comme le sien.
«Si vous parlez à n’importe qui qui fait ce que nous faisons avec de la musique live, il vous racontera la même histoire des milliers de fois», déplore-t-il.

Une question d’immobilier?
Selon lui, ces plaintes pourraient être motivées par autre chose que le désir de quiétude: mettre la main sur des locaux bien situés à Montréal.
«J’ai l’impression que 90% des situations que les gens rencontrent par rapport au bruit en général dans la ville ont plus à voir avec la saisie de propriété qu’avec le trouble de l’ordre public», avance celui qui est aussi propriétaire du Turbo Haüs, dans le Quartier latin, qui a aussi fait l’objet de plaintes pour bruit.
Confusion sur les règlements
La Ville de Montréal assure qu’il est interdit d'aménager un nouveau logement à côté d'un bar ou d'une salle de spectacles (ou l’inverse).
Montréal n’a toutefois pas tous les pouvoirs, déplore Sergio Da Silva.
La Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) pourrait en effet juger que son bar trouble la paix, même si tous les permis sont en règle et qu’il respecte les règlements de la Ville de Montréal. Son permis d’alcool pourrait ainsi être suspendu, ce qui lui ferait perdre la majorité de ses revenus.
Contacté par 24 heures, la RACJ assure qu’elle «n’intervient pas unilatéralement» et que «le titulaire a le droit d’être entendu et faire valoir ses droits.»
La Ville confirme pour sa part que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a remis aucun constat d’infraction au Blue Dog.
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«Agent de changement»
Le principe d’«agent de changement» devrait prévaloir dans les chicanes de voisinage, croit Sergio Da Silva.
Selon ce principe, une salle de spectacles qui décide de s’installer dans un nouveau quartier doit s’assurer de ne pas déranger le voisinage. À l’inverse, si des résidents décident d’aménager près d’un bar ou sur une rue connue pour sa vie nocturne, ils doivent être prêts à accepter ces conditions.
«Vous pouvez vivre où vous fucking voulez, mais, vous devez faire partie du quartier. Nous attendons de vous, lorsque vous venez ici, que vous respectiez nos règles et notre façon de faire. Vous faites partie d’une communauté. Faire partie d’une communauté, c’est parfois s’accommoder d’un peu de bruit», martèle l’entrepreneur.
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- Les citations ont été traduites de l’anglais au français
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