Est-ce qu’il y a trop (ou pas assez) de BIXI électriques?

Vous arrive-t-il de vous retrouver devant une station BIXI où il n’y a que des vélos électriques, qui coûtent plus cher et qui exigent le port du casque? Sur les réseaux sociaux, des usagers s’en plaignent. On se pose donc la question: est-ce qu’il y a trop de BIXI électriques?

«Parfois, il n’y a que des vélos électriques déchargés [en station] ou il n’y a pas de vélos réguliers quand tu as besoin que ce soit moins cher», affirme Katia, une étudiante de 20 ans interrogée par 24 heures.

Les vélos réguliers de BIXI coûtent 20 sous par minute en libre-service, alors que ceux à assistance électrique coûtent 35 sous la minute.

Si on a un abonnement BIXI (23$ par mois), on peut utiliser les vélos réguliers sans frais. Les vélos électriques, quant à eux, coûtent 18 sous la minute.

25% de vélos électriques

Les vélos à assistance électrique comptent pour 25% de la flotte de BIXI, qui entend maintenir ce ratio.

«BIXI souhaite toutefois augmenter son nombre de stations électrifiées afin de recharger plus efficacement les vélos à assistance électrique en circulation», indique l’organisation.

Les vélos électriques sont dispersés à travers le réseau en fonction des déplacements enregistrés des utilisateurs, explique BIXI.

Ce que ça veut dire, c’est que l’organisme étudie où les vélos sont loués et rapportés pour s'assurer d'y placer des vélos électriques, en plus des mouvements normaux des utilisateurs. Par exemple, on peut imaginer que les BIXI électriques sont plus populaires à des stations près de côtes ou éloignées du centre de la ville.

Au bout du compte, ce que souhaite BIXI, c’est de donner le choix à ses usagers entre les vélos électriques et réguliers.

Faudrait-il électrifier davantage la flotte?

Les vélos électriques permettent à plus de personnes d’adopter le transport actif et offrent les mêmes bienfaits pour la santé que le vélo régulier — parce qu’on utilise le vélo électrique en moyenne plus longtemps et plus souvent.

Mais ça ne veut pas dire que ce serait une bonne idée pour BIXI d’électrifier entièrement sa flotte. Ce serait même un «gaspillage de tout électrifier», croit Blaise Rémillard, responsable mobilité et urbanisme au Conseil régional de l’environnement (CRE) de Montréal.

«On ne manque pas de vélos électriques pour les usagers. Les autres vélos BIXI restent très utilisés et ça continue de croître, parce qu’ils sont moins chers et peuvent être déployés plus agilement», souligne-t-il.

Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec, est du même avis. Selon lui, BIXI a trouvé «le bon équilibre» par rapport au nombre de vélos électriques et la tarification.

«Ça reste une bonne chose de garder les vélos normaux pour le prix et pour les utiliser à l’année, parce que les BIXI électriques ne peuvent pas être utilisés dans le froid», précise-t-il.

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La question du casque

Le Code de la sécurité routière impose également le port du casque sur un vélo à assistance électrique, une contrainte qui peut freiner leur utilisation en libre-service, souligne Jean-François Rheault.

Vélo Québec propose de créer une classe à part pour les vélos en libre-service qui pourraient être utilisés sans casque, mais dont la vitesse serait abaissée à un maximum de 25 km/h.

«Ça réduit la vitesse, ça encourage le libre-service et ça libère les policiers pour des comportements cyclistes plus dangereux», ajoute le PDG.

Ce dernier estime que 40% des contraventions remises aux cyclistes concernent le port du casque.