Apprendre à réparer son vélo soi-même, sans l’aide des hommes


Sarah-Florence Benjamin
Une fois par mois, des femmes, mais aussi des personnes trans, non binaires et racisées, peuvent apprendre à réparer leur vélo gratuitement grâce à l’atelier de la coopérative La Remise, dans Rosemont.
Pas besoin de s’inscrire ou de réserver pour se profiter de l’atelier: il suffit d’apporter son vélo. Et si vous ne vous y connaissez pas (ou peu) en mécanique de vélo: des bénévoles sont là pour vous donner un coup de main et vous aider à apprendre.
Une fois par mois, La Remise tombe en mode mixité choisie. Ce que ça veut dire, c’est que l’atelier est ouvert à tout le monde, sauf aux hommes blancs.
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Pour Mathilde Linossier, bénévole, c’est l’occasion idéale d’«apprendre sans pression, sans infantilisation et sans paternalisme».
«On n’a pas besoin de force ou de compétence vraiment avancée pour pouvoir faire plein de choses, comprendre son vélo et se sentir plus autonome. C’est un moment d’entraide», souligne pour sa part Catherine Bilodeau, qui assure la présidence du conseil d’administration de La Remise et qui a fondé l’atelier en mixité choisie.
@24heuresca Cette coopérative offre des ateliers de vélo pour les femmes, les personnes trans, non binaires et racisées. #magiefondvert #pourtoi #fyp #tiktokquebec #vélo #mécanique #féminisme #printemps #québec #montreal #montrealtiktok @flojolaterreur ♬ Vlog ・ Stylish city pop(1275391) - orino
Un milieu encore très masculin
Si l’atelier en mixité choisie a été créé, c’est parce que le milieu de la mécanique de vélo reste encore majoritairement masculin.
En dehors de la plage horaire mensuelle en mixité choisie, les bénévoles de l’organisme sont d’ailleurs principalement des hommes blancs, ce qui peut créer des malaises et des «situations de cruise inadéquates» avec les usagères femmes, trans ou non binaires, précise Catherine Bilodeau.

«J’en ai vu quelques-unes lors de plages horaires régulières qui m’ont dit que la première fois qu’elles étaient venues, c’était en mixité choisie, parce qu’il n’y a pas de risque. Pas de risque de ne pas se sentir bien, de pas te sentir à ta place, de ne pas en savoir assez pour avoir accès à l’espace», raconte Catherine Bilodeau.
L’atelier en mixité choisie a aussi du bon pour les bénévoles.
«C’est bon aussi pour que nos bénévoles minoritaires [qui ne sont pas des hommes blancs] se sentent plus à l’aise. Quand il y a quelqu’un qui s’y connaît plus, dès qu’on a une hésitation, on va demander à un homme. Quand t’es toute seule, tu dois aller chercher [l’information pour accomplir la tâche].»
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Le prochain atelier en mixité choisie de La Remise se tiendra le dimanche 4 mai