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Culture

Marina Orsini ne veut pas avoir de regrets

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Michèle Lemieux

2025-09-25T10:00:00Z
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À l’aube de la soixantaine, Marina Orsini souhaite alléger ses responsabilités et, par le fait même, sa charge mentale. Consciente que les années passent, elle ressent plus que jamais le besoin de se consacrer du temps et de réaliser les rêves qui lui tiennent à cœur. Justement, après nous avoir présenté un album de chansons originales en février dernier, la voilà fin prête à monter sur scène pour le faire vivre.

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Marina, vous nous avez présenté un magnifique album, Reconstruire les saisons. Il continue de vivre de belle façon?

Oui, ce sont mes chansons et les musiques ont été composées pour moi. C'est un rêve que je caressais depuis plus de 25 ans et maintenant, c’était le bon moment.Je ne l'aurais pas fait il y a 10 ou 15 ans, car je n'étais pas rendue là. J'étais occupée ailleurs, entre autres à élever mon fils. J’ai toujours adoré chanter et souhaité entrer en studio avec des musiciens. L'écriture est arrivée dans ma vie il y a peut-être 10 ans, surtout depuis le décès de ma mère. En juillet dernier, cela a fait 12 ans qu’elle est décédée. Ç'a été un élément déclencheur. J’écrivais des textes pour en faire des chansons un jour. J’ai eu des chansons-cadeaux de Richard Séguin et de Manuel Tadros ainsi que des collaborateurs exceptionnels: Nelson Mainville, Jeff Moran et ma belle Catherine Major, qui signe l'album. Nous avons plongé dans l’aventure ensemble. Une édition vinyle est même sortie le 19 septembre !

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Et une belle tournée suivra, semble-t-il?

Oui, elle débutera le 6 novembre à Montréal. J’ai 5 dates avant Noël et 38 dates au total jusqu’à l’automne 2026. Quel vertige! C'est le plus gros trac de ma vie. Ça m'envahit, m'obsède, me tient éveillée. C'est un mélange de bonheur, de joie, d'exaltation, de vertige, de trac. C'est très enivrant. La tournée pour moi, c'est une nouvelle aventure. Je commence à vivre l'anxiété des chanteurs avec ma voix. Nous allons être une super belle gang, et je sais que ça va être absolument mémorable.

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Avez-vous le sentiment de vous réinventer?

Non, c'est plus comme une continuation, un autre chapitre dans ma vie. Je pense que ma plus grande joie dans mon métier, c'est d'être capable de faire différentes choses. Et avoir des gens qui croient en mes projets. On a besoin des autres pour réaliser nos projets, nos rêves. C'est un travail d'équipe. J'ai vraiment fait l’album que je rêvais de faire. Je ne me remettrai jamais de ce cadeau-là. J'ai peur, mais, comme disait ma mère, mon désir est plus grand que ma peur. Je suis tellement contente de ne pas passer à côté de ça dans ma vie! Je ne veux pas manquer cette opportunité, ce serait vraiment un regret pour moi.

On peut donc réaliser ses rêves, quel que soit son âge?

Il faut essayer de réaliser ses rêves! C'est mon message. J’approche de la soixantaine. J’ai 58 ans. Est-ce que je vais passer à côté de ça? Non. Ça donne des ailes et j'espère que ça va inspirer les autres. Que ce soient des cours de danse ou de peinture, des voyages ou l’écriture d’un livre, il faut se lancer. La vie passe tellement vite!

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Votre entourage a eu raison de croire en vous, parce que l’album a eu un très beau succès.

Oui, pendant les deux premières semaines, on était même en première position des ventes franco ! Le public a eu une très belle réaction, la critique aussi. Je ne m'attendais à tout et à rien. Je me disais qu’on allait peut-être me massacrer ou aimer l’album. Mais ç'a été positif. J’étais soufflée par la réception de la critique et du public. J'espère que ça va se traduire dans nos salles.

Compte tenu de votre carrière, avez-vous le sentiment de n’avoir rien à prouver?

Non. Je pense qu'on a toujours quelque chose à prouver. On est dans des métiers de performance. Oui, il y a une expérience, une feuille de route, un CV bien garni, mais la chanson, c’est pour moi quelque chose de nouveau. C’est comme repartir à zéro. Il ne faut jamais rien tenir pour acquis. Au contraire, il faut vouloir offrir la meilleure version de soi-même, peu importe les années et les récompenses.

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Vous bénéficiez quand même de l'amour du public, un amour que je qualifierais d'indéfectible.

C'est vrai. C’est un grand privilège. C'est un amour, je pense, qu'on a cultivé mutuellement. J'aime le monde, et il le sait, alors je considère qu'on a un rapport assez authentique, qui va dans les deux sens.

Vous évoquiez la soixantaine, précédemment. Qu’est-ce que la perspective de cette étape vous fait réaliser?

Que la vie passe vite. Je vois mon fils grandir: il a 23 ans. Quand je regarde la vie devant moi, je suis hyper stimulée et inspirée. Je trouve que j'ai une vie extraordinaire, que je suis privilégiée. En ce moment, j’ai de magnifiques projets. Je viens d’ailleurs d’entamer la cinquième saison de mon balado sur les proches aidants.

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Vous avez traversé toutes les étapes de la proche aidance, si je ne m’abuse.

Oui. J’ai quitté Tel-Jeunes après 35 ans. J'ai terminé ma mission. La proche aidance, c'est vraiment la nouvelle cause qui me tient à cœur. La cause des femmes aussi, parce que je suis encore très impliquée avec le Chaînon. La proche aidance me touche directement. J'ai été la proche aidante de ma mère pendant presque cinq ans. Je sais ce que c’est. C'est important d'en parler, car c'est l'avenir de notre système de santé. On va tous être le proche aidant de quelqu'un ou on aura tous besoin d'aide à un moment donné dans notre vie. Dans la proche aidance, il y a beaucoup d'isolement et de solitude. Le balado que j’anime depuis cinq ans, est justement là pour venir en aide aux gens, leur procurer des services — parce qu'il y en a —, et sortir les gens de l'isolement et du silence. À travers mon balado, on informe les gens. J’ai d’ailleurs développé une conférence où je parle de mon histoire. C’est nouveau dans ma vie.

Ça aussi, c’est un volet important de votre vie?

Oui. J’ai développé une conférence sur la proche aidance que je vais promener partout au Québec à partir du 25 septembre. C’est très intime, c’est un échange avec le public. Je suis très heureuse de faire ça. Je pense que ça va faire du bien aux gens. Je développe de beaux projets de documentaires aussi et un projet de série télé. Je suis occupée. Pas trop, juste assez. Depuis un an et demi, j'ai eu plus de temps, et j'ai beaucoup apprécié. J'ai pu voyager. J’ai envie de continuer à vivre à ce rythme-là. J’ai été chanceuse: j’ai beaucoup travaillé, mais on dirait que j'arrive à une étape où je veux aussi avoir du temps pour profiter de ma vie. J’ai un nouveau projet qui me tient à cœur: retourner vivre à la campagne, chez moi. C'est une page qui se tourne, un chapitre qui se ferme.

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C'est actuellement votre résidence secondaire?

Oui. Ç'a été ma maison principale pendant huit ans. Mon fils y est né. À sa naissance, nous avions acheté une maison à Montréal. Je veux la vendre d'ici le printemps prochain et retourner à la campagne.

Qu’est qui vous donne cet élan?

Je veux alléger mes responsabilitéset profiter de la vie. Je veux voyager et vivre. Mon fils est en appartement depuis deux ans. C'est la suite normale des choses.

C’est une étape de liberté, une période toute désignée pour remettre le focus sur soi?

Il le faut, parce que ce n’est pas acquis pour personne. Moi, je suis rendue là. Il faut alléger nos responsabilités, sans tout rejeter. Ma réflexion a été la suivante: est-ce que j’ai vraiment besoin de deux maisons? Laquelle des deux me rend le plus heureuse? Ma campagne, c'est le lieu où je me ressource le plus. C'est l'endroit que j'aime le plus au monde. Le choix était clair et n’a pas été difficile à faire. J'ai le goût de me retrouver dans ma nature. J’ai eu une vie là-bas pendant huit ans. Ça fait presque 30 ans que j'ai cette maison. Une vie m'attend, des amis aussi. Je vais avoir le meilleur des deux mondes, car je suis en Estrie, près de Montréal.

Alors vous en êtes à une belle étape à tous les égards?

Oui, et ce qui compte vraiment, c'est la qualité des gens qui font partie de nos vies. Moi, je veux aller vers la légèreté, la joie, la générosité. J’ai envie d'être entourée de gens qui sont sur la même longueur d'onde, d’en profiter le plus possible, d’être là pour ceux que j’aime, en commençant par mon fils. Dans ma tête, c'est très beau, mais c'est aussi très beau dans ma réalité...

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On vous retrouvera aussi dans le documentaire qui marque le 35e anniversaire de la diffusion de la série Les filles de Caleb et le 40e anniversaire de la publication du roman éponyme...

Oui, un documentaire unique pour célébrer l'anniversaire du livre et celui de la série. Plusieurs projets se préparent, comme le spectacle et l'album Les filles de Caleb symphonique et un livre de Mario Girard dont j’ai signé la préface. Pour OHdio, nous préparons la lecture du roman. Cette œuvre intéresse les gens depuis presque 40 ans. Elle a marqué le Québec, notre histoire et l'histoire de notre télé. C'est une série qui reste dans une catégorie à part sur le plan des cotes d'écoute et du succès, même à l'international.

Enfin, vous faites partie de la présente édition de MasterChef Québec. Vous appréciez votre expérience?

C’est déjà tourné, j’y suis allée à trois reprises, mais j'ai adoré. J'ai accepté pour Martin (Picard) et Stefano (Faita) que j'aime énormément. Ç'a été une expérience formidable. Comme j’ai animé une émission de cuisine, on s’en doute: j’aime cuisiner et j'aime apprendre. Les participants sont vraiment très impressionnants!

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