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L'article provient de 7 jours
Culture

Après 20 ans d’amour, Guy Nadon et son amoureuse ont finalement décidé d’habiter ensemble

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Patrick Delisle-Crevier

2024-12-13T11:00:00Z
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Patrick, tu vas avoir Guy Nadon dans ton fauteuil!» Wow! je n’en croyais pas mes oreilles: le grand Guy Nadon allait se livrer à moi en entrevue! Durant ma carrière, je n’ai pas tant pu jaser avec l’homme, ce pilier du jeu au Québec. Des petites entrevues ici et là, sans plus. Il arrive donc à l’endroit et à l’heure prévus. L’homme en impose; il a ce charisme indéniable propre à plusieurs grands acteurs. Il est gentil et fort intéressant en entrevue, au point où même notre photographe, Bruno, reste pour l’entendre. Une heure d’entrevue, une si belle conversation. Nul doute à avoir... c’est un grand, ce Guy Nadon.

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Monsieur Nadon, comment allez-vous?

Je vais très bien. En ce moment, je ne travaille pas trop, alors je m’amuse à essayer de lire tous les livres que j’ai achetés au fil des ans. Beaucoup de projets que je devais faire cet automne n’ont pas eu lieu. Dans un sens, j’aime ça, parce que ça me permet d’avoir du temps à moi, comme je n’en ai jamais eu. Ma blonde (Denise Guilbault) et moi avons maintenant une maison en banlieue, et je réalise que c’est un passe-temps à temps plein de vivre dans une maison. Donc, je m’amuse à jouer au jardinier, chose que je n’avais jamais faite de ma vie.

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Vous avez été un gars de ville toute votre vie?

Oui, j’ai longtemps habité dans un triplex, à Outremont. Aujourd’hui, me voilà à Boucherville, avec un garage et tout ce qui vient avec. J’ai décidé, à mon âge, de me lancer dans l’achat d’une maison. Habituellement, les gens de mon âge vendent la leur pour s’acheter un petit condo. Moi, j’ai décidé que ça allait être le contraire. Ma femme et moi, nous nous sommes rencontrés alors que nous étions dans la cinquantaine et nous sommes restés tout ce temps chacun dans nos maisons. Et voilà que nous avons décidé, il y a deux ans, de faire le grand saut et d’habiter ensemble en banlieue.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant d’habiter ensemble?

On a attendu, parce que justement, nous avions de l’expérience et que nous ne nous sommes pas emballés en nous lançant rapidement dans la vie à deux sous un même toit. On a vécu chacun de notre côté pendant plus de 20 ans. On n’était pas obligés de vivre ensemble, on voulait être ensemble et s’aimer sans pour autant ressentir le besoin d’emménager ensemble. Il faut bien que ça serve à quelque chose, dans mon cas, d’avoir fait une thérapie pendant 41 ans. 

Et la vie de couple sous un même toit, comment ça se passe?

Ça se passe très bien. On se connaît tellement que les choses sont simples entre nous. Il y a des choses où elle est bien meilleure que moi, et d’autres pour lesquelles je suis pas mal meilleur qu’elle. Dans le couple, je suis celui qui a beaucoup de patience. Les gens sont toujours très étonnés quand je dis ça, mais je suis un gars très patient, surtout avec ceux que j’aime.

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Quitter votre appartement d’Outremont pour la vie de banlieue, ce fut un deuil à faire?

Aucunement. Deux choses me viennent à l’esprit: ou bien le gars que j’étais, il y a 30 ans, pleure toutes les larmes de son corps en demandant à l’homme que je suis aujourd’hui: «Mais, qu’es-tu donc devenu?», ou il est mort de rire et se dit: «J’ai toujours su que tu finirais en banlieue.» Donc, je ne sais pas où j’en suis avec mes états d’âme par rapport au fait que j’ai quitté Montréal, mais j’aime ma nouvelle vie. C’est beaucoup plus tranquille, au point où, lorsque la femme d’à côté promène son chien dans la rue, je dis à ma blonde: «Tiens, c’est l’heure de pointe!» tellement c’est d’une tranquillité infinie. Ça correspond à ce dont j’ai besoin.

Un déménagement, à votre âge, est-ce que ça provoque un grand ménage?

Oui, il y a beaucoup de choses dont je me suis débarrassé. Ç’a été très simple et ça s’est très bien fait. J’ai justement laissé aller de vieux programmes de pièces dans lesquelles j’ai joué. On dirait que, maintenant, j’ai moins besoin de celui que j’ai déjà été, ce qui est assez paradoxal comme phrase, parce que je suis resté le même gars. Mais j’ai beaucoup moins besoin des personnes que j’ai été, et ç’a été bienvenu en moi.

Qu’est-ce qui vous a mené vers ça?

Franchement, je ne le sais pas. Est-ce une saturation professionnelle qui est normale à mon âge? Je me souviens que, dans les années 1980, après 25 ans de carrière, j’étais fatigué de faire le métier. J’ai eu une espèce de période transitoire. Je savais d’où je venais et où j’étais rendu, mais je ne savais plus où ça allait me mener. J’ai aussi connu ça dans ma quarantaine; je n’avais plus envie de faire ce métier. Puis, finalement, c’est revenu, parce que j’ai eu des propositions formidables. Et là, ça fait 50 ans que je suis comédien.

Place à l'amour

Vous avez rencontré votre belle Denise dans la cinquantaine, après plusieurs années de célibat. Croyiezvous encore à l’amour à cette époque?

Non, pas du tout, j’étais plus désillusionné après sept ans à vivre seul. Je ne m’attendais pas à rencontrer l’amour. Je me disais alors qu’il valait mieux être seul que mal accompagné. Mais quand Denise est arrivée, ç’a été différent, j’étais ouvert, car c’est une femme très drôle et très bien. On est différents tous les deux, je suis beaucoup moins féru de conventions qu’elle. Avec le temps, une espèce de calme et une patience avec les gens que j’aime sont arrivés. Avant, j’étais cassant, très impatient.

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