Ambiance électrique au basketball des Gators: une place pas évidente à prendre pour Olivier Rioux dans une équipe dominante

Stéphane Cadorette
GAINESVILLE | Lors de notre passage à Gainesville pour aller à la rencontre d’Olivier Rioux, les Gators de l’Université de la Floride signaient un neuvième gain en autant de matchs, cette fois face aux Cavaliers de l’Université de la Virginie. Pas étonnant que le joueur québécois ne voie pas d’action cette saison, sachant qu’il s’agit du meilleur départ pour le programme depuis 2007.
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Quand on parle de 2007 dans ce coin de pays, c’est synonyme d’une époque grandiose. L’équipe de basketball célébrait son deuxième triomphe de suite au championnat national de la NCAA. Depuis, les Gators n’ont plus remporté les grands honneurs et n’ont atteint le carré d’as du fameux «March Madness» qu’une seule fois, en 2014. Cinq fois, l’équipe s’est rendue dans les huit derniers survivants.
Avec une fiche immaculée en ce début de saison, l’équipe est classée 13e au pays et pas question pour coach Todd Golden, dans le contexte, de changer une recette gagnante. Peu importe les résultats, il avait été convenu que Rioux ne verrait pas d’action.
Ça ne l’a pas empêché de se faire assaillir de questions au sujet de son grand centre recrue pendant le camp d’entraînement et les premières semaines de la campagne.
«Pendant un bout de temps au début de la saison, on me posait plus de questions sur Oli qu’à propos du fait que nous étions dans le top 25 pour la première fois depuis 2019. C’est encore le cas aujourd’hui», a-t-il expliqué au Journal au terme d’une victoire de 87 à 69.

Ambiance de feu
Les Gators gagnent par une marge moyenne de 21 points depuis le début de la saison et inutile de dire que c’est le party dans la cabane. Ou plutôt, dans l’Exactech Arena, un bâtiment construit en 1980 qui n’a pas fière allure de l’extérieur, mais qui a subi une cure de jeunesse à l’intérieur, en 2016, pour 70 millions américains (98,5 millions canadiens). Rien de trop beau aux États-Unis pour le sport universitaire, qui fait office de religion!
L’équipe domine et tous les ingrédients sont rassemblés pour assurer des moments festifs. Tout au long de la victoire contre l’Université de la Virginie, une joyeuse cacophonie envahissait les lieux.

Entre la fanfare qui résonne, les acrobaties de la troupe de cheerleading, la bruyante section étudiante des «Rowdy Reptiles», qui occupe tout un côté de l’amphithéâtre de 10 000 sièges, puis la foule qui hurle dès que l’adversaire monte avec le ballon, on ne s’ennuie jamais.
L’action est aussi enlevante sur le court que durant les temps d’arrêt, où il n’y a pas une seconde sans animation.
Le petit extra aurait été de voir Olivier Rioux à l’œuvre autrement qu’à l’entraînement et durant la routine d’avant-match, mais la situation est parfaitement compréhensible.
«Nous l’avons recruté activement et ce n’est pas un hasard. Nous voyons en lui un joueur au plafond très élevé. Le potentiel est énorme et le risque est minime, au sens où il a une excellente attitude. Il vient d’une bonne famille et il était confortable avec l’idée que ça pourrait prendre un moment avant qu’il saute sur le court.
«À chaque fois qu’on recrute un joueur, on se demande à quel point il peut aider notre programme et s’il cadre dans notre culture. Il coche toutes les cases», fait valoir l’entraîneur-chef.
Libérer la bête...

Golden croit sincèrement que Rioux obtiendra sa chance l’an prochain. «Il peut devenir vraiment spécial», a-t-il insisté.
«Notre préparateur physique fait un travail incroyable avec lui et sa mobilité s’est améliorée de manière dramatique depuis qu’il s’entraîne avec nous.»
Maintenant, que le Québécois se le tienne pour dit. Sa réputation méritée de gentil géant, c’est bien, mais il faudra aussi apprendre à faire sortir le méchant.
«Oli est déjà plus avancé dans sa courbe de progression que ce qu’on anticipait. Sur le plan personnel, il est incroyable, super poli, très attentif aux autres. Je dirais même qu’il est trop gentil. On veut qu’il apprenne à devenir plus hargneux sur le terrain», mentionne le patron.