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Culture

Alexandre Champagne: sa fille a-t-elle hérité de son sens de l'humour?

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Nathalie Slight

2025-05-16T10:00:00Z
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Connu du grand public pour ses multiples vies – d’humoriste à photographe, co-fondateur de Trois fois par jour puis de la fondation Le CIEL, prônant les saines habitudes de vie numériques –, Alexandre Champagne renoue avec l’humour grâce à son tout premier one man show, La grande désorganisation. Ce spectacle est à son image: drôle et profondément humain.

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Alexandre, plusieurs trouvent surprenant que tu lances ton one man show, alors que tu as pourtant débuté ta carrière en humour!

Adolescent, mon idole était Marc Labrèche. Je trouvais intéressant qu'il fasse de l'humour dans un contexte différent de la scène. Suite à mes études secondaires, j’ai passé une audition pour entrer à L'école nationale de l'humour. À ma grande surprise, j’ai été pris du premier coup, à seulement 18 ans.

Te souviens-tu de ton numéro d’audition?

Bien sûr! Je racontais que je voulais faire L'école nationale des prêtres, parce que je trouvais que la religion disparaissait trop rapidement. C'était con, c'était de la satire, mais ils ont visiblement décelé quelque chose en moi. En même temps, je doutais énormément de ma capacité à réussir dans ce domaine.

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Pourquoi donc?

Parce que mes parents évoluaient dans la classe ouvrière moyenne. Personne n’était artiste dans ma famille. Donc, dans ma tête, c’était impossible pour moi de réussir dans le milieu de l’humour, non pas parce que mes parents ne m’encourageaient pas, mais parce que le domaine artistique ne faisait pas partie de ma réalité. Ça me semblait inaccessible.

Tes doutes se sont-ils dissipés lors de tes études en humour?

Oui. Après avoir obtenu mon diplôme de L’école nationale de l’humour, j'ai fait une tournée, et l'un de mes numéros s'est retrouvé dans un gala Juste pour rire! Par la suite, Jonathan Roberge et moi, on a lancé Contrat d’gars sur le web. On ne pensait pas que cette caricature extrême de ce que doit être «un vrai mâle» obtiendrait autant de succès... Mais on a cumulé un million de visionnements sur YouTube, et on a gagné le trophée du meilleur sketch nouveau média au gala Les Olivier, en 2008.

Malgré un départ prometteur en humour, tu as bifurqué vers la création à travers un blogue culinaire...

À l’époque, j’étais collaborateur à District V, animée par Herby Moreau, et à Alors on jase, animée par Joël Legendre et Élyse Marquis. Je travaillais aussi comme auteur sur l’émission Testé sur des humains. Bref, mes affaires allaient bien, mais il me manquait quelque chose de plus créatif. Puis, j’ai rencontré une fille qui faisait des muffins et j’ai dévié de ma trajectoire! (rires)

Étais-tu passionné de bouffe?

Non, mais quand Marilou me parlait de son projet, elle était tellement passionnée que j’ai eu le goût d’embarquer. Je n’avais aucune expérience en entrepreneuriat, mais j’avais le goût de bâtir quelque chose de zéro. On a lancé Trois fois par jour et ça a connu un succès fulgurant! De 2013 à 2017, j'ai photographié tout ce qui se mange, mais j’ai surtout beaucoup appris. Ce projet-là a été une véritable école pour moi, en ce qui a trait aux responsabilités, aux finances et aux ressources humaines.

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Et pourquoi as-tu quitté Trois fois par jour?

À un moment donné, j’ai ressenti le besoin de faire autre chose, d'élargir mes horizons. Je me suis mis à enseigner la photo pour les téléphones cellulaires. Après, j’ai ouvert mon propre studio, puis j'ai eu envie de mettre sur pied une fondation dédiée aux réseaux sociaux.

Le Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne, communément appelé Le CIEL, existe-t-il toujours?

Le CIEL est actif depuis 2019. La première année et demie, nous avons offert 50 ateliers, tandis que cette année, c’est plus de 1200! J'ai quitté mon poste de président pour me concentrer sur l’humour. C’est la co-fondatrice Emmanuelle Parent qui s'occupe de tout, mais ça reste l’un des projets dont je suis le plus fier dans ma vie.

Il faut du courage pour quitter un projet qui fonctionne!

Ç’a l’air courageux, mais honnêtement, pour se lancer en humour au Québec, en 2025, ça prend une bonne dose d'insouciance et de naïveté. On s’entend, je ne réinvente pas la roue, mais j'ai vraiment du fun à faire mon one man show, La grande désorganisation.

Aurais-tu pu présenter ce spectacle en début de carrière?

Il y a 25 ans? Jamais de la vie! Même il y a deux ans, je n’aurais pas pu présenter La grande désorganisation avec autant de légèreté. Il faut comprendre que la pandémie m'a beaucoup affecté au niveau social. Je n’allais pas bien, j’ignorais ce que je voulais faire dans la vie. Je trouvais difficile de voir que la planète allait aussi mal.

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Qu’as-tu fait pour t’en sortir?

J'ai fait de la thérapie, et ce qui est ressorti de tout ça, c’est que j'ai envie de faire des jokes! (rires) Mais pour faire du stand-up, tout le reste doit bien aller dans ma vie personnelle. C’est-à-dire que je dois être en forme, bien dans ma peau et heureux, afin d’avoir l’espace mental nécessaire pour performer sur scène.

Ta fille Jeanne est âgée de neuf ans. Comment elle trouve ça, que papa soit humoriste?

Quand ma fille vient voir mon spectacle, elle trouve ça cool que papa fasse rire les gens, mais on ne parle pas beaucoup de mon travail... Mais je sais que les amis de Jeanne disent que je suis le père le plus cool qu’elles connaissent, et c’est tout ce qui m’importe! (rires) Plus sérieusement, sa mère Marilou et moi exerçons un métier public, mais c’est important pour nous de bien faire comprendre à Jeanne qu’on n’est pas meilleurs ou plus spéciaux que les autres. On fait ce qu’on aime, un point c’est tout!

Tu as récemment fait une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle on entend ta fille chanter. Elle a une jolie voix!

Elle a effectivement beaucoup de potentiel. Mais encore là, sa mère et moi, on ne met pas l’emphase là-dessus, mais plutôt sur le fait que, peu importe le talent, il faut travailler fort pour mener ses projets à terme. En passant, Jeanne est aussi très drôle. Vous pensez sûrement qu’elle a hérité de mon sens de l’humour, mais non! Sa maman le met rarement de l’avant, mais elle est aussi très drôle, en plus de savoir chanter et cuisiner.

En terminant, Jonathan Roberge et toi venez tout juste de relancer Contrat d’gars, et le public est toujours au rendez-vous!

Le milieu de l’humour a bien changé depuis la première mouture de Contrat d’gars. Jo et moi, on craignait au départ que les gens soient choqués, qu’ils ne comprennent pas le deuxième degré. Finalement, l’accueil du public est hyper positif! Il y a tellement de choses qui vont mal dans le monde, présentement, que rire, ça fait un bien immense!

Pour en savoir plus sur les dates de spectacles: La grande désorganisation www.alexandrechampagne.co

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