Agressions sexuelles : trois ans d’emprisonnement pour un ex-moniteur scout sherbrookois

Guillaume Cotnoir-Lacroix
L’ex-moniteur scout sherbrookois Raphaël Bélisle, coupable d’agressions sexuelles et de contacts sexuels sur trois adolescentes, écope d’une peine d’emprisonnement de trois ans. Le juge Serge Champoux a rendu sa décision ce matin, au palais de justice de Sherbrooke.
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Les crimes pour lesquels l’accusé a été trouvé coupable sont survenus à son condo de Sherbrooke, mais aussi lors d’un voyage de groupe en Floride puis dans un camp près d’un lac lors d’activités non sanctionnées par Scouts Canada. M. Bélisle en a profité pour dormir en cuillère avec deux adolescentes et en d'autres occasions, les a prises pour les asseoir ou coucher sur lui.
Le juge Champoux retient notamment des rapports présentenciels et sexologiques «peu reluisants» et une «absence complète d’empathie pour les victimes» comme facteurs aggravants.
Rappelons que Raphaël Bélisle, 27 ans, n’a pas été cru par le juge de son procès même s’il clamait son innocence et avait nié en bloc avoir posé les gestes qui remontent à l’été 2022.
«Il était leur confident. Il demeure troublant que minimalement il n’éprouve pas la moindre compassion [...] Il n’a pas dans son discours, un seul mot pour elles. Il n’en a que pour lui-même», a indiqué le juge Serge Champoux, dans sa décision.
Lors des représentations sur la peine, en octobre dernier, la Couronne avait justement plaidé pour une peine d’emprisonnement de trois ans.
En défense, Me Nicolas Lemyre-Cossette avait plutôt demandé une peine d’emprisonnement de neuf mois.
Comme ce fut le cas pour la durée des procédures judiciaires, M. Bélisle était entouré de ses proches pour prendre acte de la décision du juge, mercredi matin.
Les victimes, elles, ont choisi de ne pas participer à l’audience.
«Les victimes ont trouvé le processus judiciaire extrêmement difficile, explique la procureure Laïla Belgharras. D’être confrontées à chaque fois à M. Bélisle, d’avoir aussi certaines personnes qui prenaient le camp de M. Bélisle lors des procédures judiciaires, qui étaient présentes dans les salles de cour.»
«Les victimes préféraient aujourd’hui ne pas être présentes mais je suis certaine qu’elles seront satisfaites», poursuit-elle, se disant de son côté «très satisfaite» de la décision du juge.
Me Belgharras comptait appeler les victimes cet après-midi pour leur partager la décision.
En appel du verdict de culpabilité, Bélisle pourrait être libéré rapidement
Raphaël Bélisle a porté son verdict de culpabilité en appel au cours des derniers mois et devrait être entendu sur le fond cet été.
Même s’il a été escorté de la salle d’audiences ce matin par les constables spéciaux, par la porte réservée aux détenus, Bélisle pourrait être libéré au cours des prochaines heures, en attendant d’être entendu par la Cour supérieure.
Selon Laïla Belgharras, il n’est pas rare de voir de telles situations se produire, lorsque des accusés sans antécédents judiciaires portent leur cause en appel.
D’ici là, il devra continuer de respecter des conditions, notamment de ne pas avoir un emploi qui le placerait en situation d’autorité avec des mineurs.