Agression à l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi: Éric Latour accusé d’homicide involontaire


Dominique Lelièvre
L’auteur présumé de la sordide agression à l’encontre d’une femme autochtone survenue à l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi, Éric Latour, fait face à une nouvelle accusation d’homicide involontaire après le décès de la victime.
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Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a autorisé, jeudi, le dépôt de la nouvelle accusation, qui fait suite à l’annonce du décès de la victime, prononcé mardi dernier.
Latour, un Chicoutimien de 44 ans au lourd passé judiciaire, avait dans un premier temps été accusé de voies de fait graves, lundi, seulement quelques heures après le drame.
Cette première accusation pourrait maintenant être retirée au profit de la deuxième.

On en saura plus vendredi, lors du retour en cour de l’accusé, qui était déjà prévu au stade de l’enquête sur remise en liberté.
Selon Me Marie-Ève St-Cyr, la procureure de la Couronne au dossier, le ministère public va à nouveau s’opposer à la remise en liberté provisoire de l’accusé.
Une question de preuve
La victime, Ève Chachaï, était une Attikamek originaire de la communauté d’Opitciwan.
Comme c’était le cas lundi, la nouvelle accusation est portée en matière conjugale, selon l’acte de dénonciation consulté par Le Journal.
Le DPCP a donc fait le choix d’une accusation moindre que celle de meurtre.
«Parce que la preuve révèle un homicide involontaire et non un meurtre», a brièvement expliqué Me St-Cyr, en entrevue avec Le Journal.
En effet, «lorsqu’il y a un meurtre, il faut avoir une intention spécifique de tuer la personne», a-t-elle souligné.
Rappel des faits
Rappelons que c’est lundi, vers 3 h du matin, qu’a commencé l’enquête du Service de police de Saguenay (SPS) après la découverte de la victime, qui était grièvement blessée et présentait des marques de violence.
Tout porte à croire que le drame se serait produit dans le secteur du bar L’Éclipse, situé dans le sous-sol de l’établissement.
Le suspect Éric Latour avait par la suite été appréhendé, puis accusé le jour même.
Vêtu d’une combinaison blanche et les traits tirés par la fatigue, le quadragénaire n’avait pas affiché d’émotion particulière pendant qu’on traitait son dossier lundi.
Selon la plainte initialement portée contre lui, il aurait commis des voies de fait graves contre la victime «en la blessant, mutilant, défigurant et en mettant sa vie en danger».
Une amie inquiète
Selon une amie proche de Ève Chachaï qui s’est confiée au Journal mercredi, ce ne serait pas la première fois que l’accusé avait un comportement violent envers elle.
Ève Chachaï était une personne «souriante», «très sociale», qui «aimait la vie», a tenu à partager son amie Eloïse Dubé, selon qui l’accusé et la victime entretenaient une relation intime depuis plusieurs années.
Fortement ébranlé par la nouvelle, le Centre Mamik, qui vient en aide à la population autochtone en milieu urbain, a décidé de tenir une vigile en l’honneur de la défunte, mercredi soir.
«Nous avons tous un rôle à jouer pour protéger les femmes autochtones de la violence sous toutes [ses] formes», a souligné l’organisme communautaire par voie de communiqué.
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