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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Agression à l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi: une amie était inquiète pour la victime

Ce n’était pas le premier épisode de violence selon une proche, qui demande maintenant «justice» pour Ève Chachaï

Eloïse Dubé et son amie Ève Chachaï (à droite), décédée à la suite d'une violente agression lundi à l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi.
Eloïse Dubé et son amie Ève Chachaï (à droite), décédée à la suite d'une violente agression lundi à l’hôtel Le Montagnais de Chicoutimi. Photo fournie par Eloïse Dubé
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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2024-08-14T20:01:10Z
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Accusé de l’agression crapuleuse qui a coûté la vie à Ève Chachaï lundi à Chicoutimi, dans un contexte conjugal, Éric Latour n’en serait pas à son premier comportement violent, selon une amie proche.

«Des fois elle me confiait qu’ils se chicanaient ensemble et tout ça», affirme Eloïse Dubé, pour qui la victime Ève Chachaï était comme une «sœur».

Elle lui avait conseillé de s’éloigner de Latour, un homme de 44 ans au lourd passé criminel.

«Retourne pu avec lui, tu vois comment il est. Il est très violent avec toi. C’est pas correct», lui disait-elle.

Mme Chachaï, une Atikamekw de la communauté d’Opitciwan, était une personne «souriante», «très sociale», qui «aimait la vie». Elle laisse dans le deuil plusieurs enfants, selon son amie.

D’après elle, la victime et l’accusé avaient une relation intime depuis plusieurs années.

La femme quinquagénaire était inanimée et dans un état critique quand elle a été retrouvée à l’hôtel Le Montagnais, tôt lundi. Son décès a été confirmé mardi. 

«Justice»

Éric Latour a été accusé de voies de fait graves dans les heures suivantes. Les accusations pourraient toutefois évoluer à la lumière des derniers développements, selon la procureure de la Couronne, Me Marie-Ève St-Cyr.

Ève Chachaï était en couple avec Éric Latour.
Ève Chachaï était en couple avec Éric Latour. Photo tirée de FACEBOOK, ÈVE CHACHAÏ

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Le résident de Chicoutimi, qui a notamment des antécédents de harcèlement criminel et de voies de fait, doit être ramené devant le tribunal vendredi pour la suite des procédures.

Encore sous le «choc», Mme Dubé peine à réaliser que son amie s’ajoute à la liste trop longue de femmes tuées au Québec, qui compte maintenant 17 noms depuis le début de 2024, dont 9 dans un contexte conjugal, selon un décompte de l’Agence QMI.

«J’espère beaucoup qu’il y aura justice pour Ève, mon amie» et pour «toutes les femmes» qui subissent des violences, dit-elle. «Mon amie n’est plus là», soupire-t-elle.

Ressources réclamées

À Saguenay, le Centre Mamik, qui offre un éventail de services à la population autochtone, a soulevé l’enjeu de la communication qui serait déficiente entre son organisation et le Service de police de Saguenay (SPS).

«Je me questionne: qu’est-ce qu’on aurait pu faire de plus pour la protéger?», affirme la directrice générale, Mélanie Boivin, qui prône également une meilleure concertation entre tous les acteurs.

Selon elle, plusieurs policiers ne connaissent pas les services de son organisme communautaire, faisant en sorte que des cas pourraient ne pas lui être confiés.

Elle demande au ministère de la Sécurité publique de soutenir le service de police afin qu’il se dote d’un agent de liaison dédié exclusivement aux dossiers autochtones.

Le SPS s’est dit en communication avec le Centre Mamik au sujet de cet événement.

«Nous avons un Bureau de la sécurité des milieux qui s’occupe de divers organismes, dont le Mamik. On a un policier qui parraine cet organisme-là, aussi, de façon plus étroite», soutient le constable Hervé Berghella, tout en concédant que «on peut toujours faire mieux, ça, c’est clair».

Le Centre Mamik a organisé une vigie, mercredi soir, en l’honneur de Ève Chachaï.

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