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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Acheter usagé: trois astuces pour éviter Marketplace

Line Chabot est la gérante de Renaissance kilo, à Montréal.
Line Chabot est la gérante de Renaissance kilo, à Montréal. photo julien mcevoy
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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2024-06-15T04:00:00Z
2024-06-15T18:25:03Z
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Sortir de Marketplace, la plateforme de Facebook qui domine le secteur, pour trouver des trésors de seconde main n’est pas toujours évident. Voici trois astuces pour aller au-delà du géant de la Silicon Valley dans l’usagé. 

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C’est au milieu de nulle part, à Montréal, qu’on trouve la première. Caché dans un quartier industriel à 1 km du métro Namur, il s’agit du magasin Renaissance kilo.

Ici, les objets sont vendus au poids. Les clients déposent leurs achats dans une balance pour obtenir le prix.

Sept paires de chaussures reviennent à 9,17$ sans taxe. Ni TPS ni TVQ sur les produits de seconde main.

Les sept paires de chaussures et de bottes qui valent 9,17$.
Les sept paires de chaussures et de bottes qui valent 9,17$. photo julien mcevoy

Les montres sont vendues 2$ chacune, alors que les vêtements reviennent à un prix rare comme vous savez quoi, surtout en 2024. On nous détrousse d’un gros 0,56$ par blouse, et de jusqu’à 7-8$ pour un manteau de cuir.

Le surplus des 19 magasins Renaissance plus leurs rejets se retrouvent ici.
Le surplus des 19 magasins Renaissance plus leurs rejets se retrouvent ici. photo julien mcevoy

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«On a du vintage, on vend aussi beaucoup aux garderies, aux profs, aux troupes de théâtre», débite la gérante des lieux avec enthousiasme. Line Chabot est responsable de la boutique depuis 2 ans et demi.

Avec 14 manutentionnaires par quart de travail sous sa supervision, elle veille au bon fonctionnement des opérations de sa caverne d’Ali Baba. Le stock arrive des 19 magasins, l’équipe le classe par catégorie puis le répartit sur 20 tables format géant.

Il faut se dépêcher et aimer fouiller pour dégoter les trésors en tout genre. Chaque 45 minutes, une nouvelle table apparaît. Ils ne sont pas 14 employés par quart de travail pour rien.

Ce roulement de produits fait le charme de l’endroit. Les clients s’agglutinent autour de la table, attendent de pouvoir plonger et de donner une deuxième vie à leurs trouvailles.

À quelques secondes du signal de départ, les clients sont prêts à partir à la chasse au trésor.
À quelques secondes du signal de départ, les clients sont prêts à partir à la chasse au trésor. photo julien mcevoy

Une fois le dernier bac installé, la table est prête. Le signal est donné, le bal peut commencer.

«La belle marchandise part en 10 minutes», confie Line Chabot, qui trouvait son magasin bien calme, le vendredi matin de notre passage.

Avec un ton contagieux de plaisir, elle raconte comme «le samedi, on n’est même pas capable de bouger les tables».

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Des ados qui font 90 minutes d’autobus pour s’y rendre aux mères de famille en passant par l’homme de 45 ans ici pour raffiner son look, on croise un tas de monde différent chez Renaissance kilo.

«C’est sûr qu’on aide bien du monde, surtout présentement», analyse celle qui peut témoigner des ravages de l’inflation sur les ménages et les organisations.

Comme du neuf 

Si une visite dans ce magasin unique au Québec ne vous dit rien, une entreprise de Québec dans le vêtement depuis plus de 35 ans saura peut-être vous convaincre.

«Ça se vendait déjà bien sur Marketplace et Kijiji», illustre Annie Bellavance, fondatrice de Souris Mini, au sujet des vêtements qu’elle confectionne avec sa fille et leurs 250 employés.

Le site de revente de Souris Mini existe depuis quatre ans.
Le site de revente de Souris Mini existe depuis quatre ans. photo fournie par Souris Mini

L’habilleuse des tout-petits Québécois propose une plateforme d’achat de vêtements usagés depuis quatre ans. Ses clients ont déjà vendu plus de 15 000 morceaux de seconde main sur son site.

Souris Mini offre 10% de rabais sur les vêtements neufs aux vendeurs, un incitatif de plus. Car Annie Bellavance aime bien parler du double cadeau que représente un habit de neige offert aux enfants par grand-maman.

«Les deux ou trois enfants le portent, ensuite on le revend pour 175$. Ça fait deux cadeaux, ça», rigole la sympathique Québécoise.

Chaque changement de saison, c’est la folie sur le site. Avec la production de 1000 styles par année, ce ne sont pas les morceaux Souris Mini qui manquent sur le marché.

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Haut de gamme moitié prix 

De retour à Montréal, près du marché Jean-Talon, avait lieu cette semaine le Marché Alpin. C’est le genre de ventes 50% qui se produisent souvent et qu’on peut trouver en cherchant un peu.

Celle-ci mettait en vedette le matériel de camping, de randonnée, d’escalade.

Le Marché Alpin s’est ouvert jeudi à Montréal.
Le Marché Alpin s’est ouvert jeudi à Montréal. photo julien mcevoy

Toutes les grandes marques y étaient, de North Face à Osprey. Quelques marques locales étaient aussi sur les présentoirs.

«C’est l’occasion de faire découvrir notre produit à une nouvelle clientèle», était heureuse de dire Maxime Morin, de la marque Rose Boreal.

Maxime Morin et Lise-Marie Cayer.
Maxime Morin et Lise-Marie Cayer. photo julien mcevoy

Croisée dès l’ouverture des portes, jeudi, la Montréalaise se réjouissait d’y être en compagnie de sa responsable du développement, Lise-Marie Cayer.

«Heille, regarde ça, c’est full mince pis le fun ce chandail-là», a lancé la deuxième, à un moment.

La consommatrice en elle était aux aguets, autant que la femme d’affaires ici pour s’inspirer, pour observer les clients, les produits.

Rose Boreal produit depuis Montréal une gamme de vêtements de qualité depuis sept ans: legging, bralette, short, t-shirt et veste, etc.

L’idée est de fixer un prix juste pour des morceaux fabriqués avec des matériaux de premier ordre.

Jeudi, les produits de Maxime Morin ont été vus par des centaines de curieux. Le Marché Alpin n’a pas dérougi de la journée.

Des sacs de 420$ à 256$, des shorts de sport à moitié prix, il ne restait plus grand-chose à la fermeture des portes.

Domination Facebook

LesPAC existe depuis 1996, Kijiji depuis 2005 et Marketplace depuis 2016. À trois, ils ont toujours formé le royaume de l’usagé au Québec, même si la plateforme de Facebook est de loin la plus populaire des trois en 2024. Plus de la moitié du Québec l’utilise (62%), selon une enquête sur l’économie de seconde main menée par Protégez-vous récemment. C’est deux fois plus que Kijiji (31%) et près de huit fois plus que LesPAC (8%).

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