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L'article provient de 24 heures

Ça brasse à Fierté Montréal: l’organisation visée par des allégations de sexisme et de racisme

Photomontage Benoit Dussault
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Photo portrait de Sarah-Florence  Benjamin

Sarah-Florence Benjamin

2025-05-16T15:52:51Z
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C’est la crise à Fierté Montréal. Comme une dizaine d’autres groupes communautaires, le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) a coupé les ponts avec l’organisme après des allégations de sexisme et de racisme.

Le RLQ a décidé de claquer la porte après avoir «appris des choses très graves» sur Fierté Montréal en discutant avec des groupes communautaires qui se sont dissociés du festival au cours des derniers mois.

«Sexisme, racisme, non-respect des contrats, ingérence de certains employés: on ne peut plus supporter une organisation qui cautionne ça», affirme la directrice générale par intérim du RLQ, Cynthia Eysseric.

Cynthia Eysseric
Cynthia Eysseric Photo de Guiliphoto

Cette dernière reproche à Fierté Montréal de manquer d’écoute.

«Fierté n’a jamais reconnu ses erreurs et n’est pas allé voir les organisations à qui on a parlé. Il y a une déconnexion avec la base», regrette-t-elle.

Cynthia Eysseric affirme que des groupes lesbiens et queers se sont sentis «instrumentalisés» par Fierté Montréal, qui les utiliserait pour «cocher une case».

Elle parle aussi d’une culture organisationnelle qui freine les changements. «Il faudrait un leadership courageux et transparent qui ose changer les choses», dit-elle.

Des accusations prises au sérieux

En entrevue à 24 heures, Fierté Montréal assure prendre au sérieux les «graves accusations».

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«On a contacté le RLQ et d’autres organisations pour discuter. On veut comprendre et on veut s’améliorer», affirme son directeur général, Simon Gamache.

Ce dernier s’explique toutefois mal le retrait du RLQ et des autres groupes, alors que son organisation est en train d’apporter des changements à sa structure, dit-il.

Simon Gamache
Simon Gamache Photo de Damian Siqueiros

Il qualifie les critiques de «violentes».

«On veut en faire plus, mais si on doit se défendre parce qu’on est constamment attaqués par nos propres communautés, on n’a plus le temps ni l’énergie», soutient-il.

Simon Gamache invite des groupes communautaires qui ont claqué la porte à Fierté Montréal à une rencontre qui se tiendra la semaine prochaine pour discuter et tenter de trouver un terrain d’entente.

«Il y a des mouvements de droite qui veulent qu’on arrête d’exister. Il faut absolument qu’on travaille ensemble, qu’on soit solidaires et qu’on se respecte», mentionne-t-il. 

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«Une Fierté pour eux»

Helem Montréal a tourné le dos à Fierté Montréal en novembre dernier. 

L’organisme, qui travaille avec les communautés LGBTQ+ arabophones, demandait alors à Fierté Montréal de reconnaître le génocide à Gaza et de se séparer de ses partenaires qui investissent en Israël.

Ces demandes ont été ignorées par Fierté Montréal, déplorent Samya Lemrini et Yara Coursa, qui siègent au CA de Helem Montréal.

«Quand on a voulu les rencontrer [Fierté Montréal], en octobre dernier, on a demandé une médiation et elle nous a été refusée», regrette Samya Lemrini.

«Maintenant que les groupes comme RLQ leur font la pression, c’est là que, magiquement, la communauté, c’est très important pour eux. Mais avant ça, ils s’en câlissaient vraiment», dénonce pour sa part Yara Coussa, qui affirme ne plus se reconnaître dans Fierté Montréal.

Helem Montréal à la Fierté de 2024
Helem Montréal à la Fierté de 2024 Photo de Thomas Sena

Helem Montréal ne fait pas partie des organisations communautaires qui ont récemment été contactées par Fierté Montréal.

Samya Lemrini s'explique d'ailleurs mal que les groupes d’artistes qui accusent Fierté Montréal de ne pas avoir respecté leur contrat n’ont pas été invités à discuter non plus.

«La Fierté qu’ils organisent, c’est une Fierté pour eux, mais pas pour nous. Elle ne répond plus aux besoins des lesbiennes, des personnes trans, des personnes non binaires, palestiniennes, racisées, arabes. Ça répond plus aux personnes queers», soutient Yara Coussa.

Voilà pourquoi Helem Montréal participera plutôt cet été à Wild Pride, un festival de fierté alternatif qui se veut «comme une Fierté engagée et une Fierté ancrée dans les réalités sociopolitiques».

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