Norme de nickel: accueil très mitigé dans la capitale

Taïeb Moalla
L’annonce gouvernementale de la création d’un groupe de travail sur la qualité de l’air a été accueillie de façon très mitigée par les élus municipaux de Québec et par les groupes citoyens de la Basse-Ville.
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Le maire de Québec, Bruno Marchand, a été le premier à réagir vendredi matin sur Twitter. S’il s’est dit « favorable » à ce « pas dans la bonne direction », il a néanmoins prévenu qu’il « reste du chemin à faire ».
« Nous travaillerons pour faire entendre les recommandations de la Ville qui vont plus loin et qui traitent plus spécifiquement de l’enjeu du nickel, a-t-il prévenu. La santé des citoyens doit primer dans nos décisions. »
Claude Villeneuve a également qualifié l’annonce du ministre Benoit Charette de « pas dans la bonne direction ». Par contre, le chef d’Équipe Savard a ajouté avoir « l’impression qu’on travaille un peu à l’envers dans ce dossier-là ». À ses yeux, il faut tout d’abord vérifier si la qualité de l’air s’améliore réellement à Limoilou. « À ce moment-là, on pourra envisager la révision des normes », a-t-il dit.
De son côté, la cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, a estimé que le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, cherchait à « détourner l’attention » dans ce dossier. Même si elle est favorable à l’ajout d’une autre station de mesure à Limoilou, l’élue municipale croit « qu’il y a un besoin de s’attaquer vraiment au nickel. Mettre un comité sur pied, ça ne règle pas le problème des normes de nickel dans l’atmosphère ».
« Noyer le poisson »
Chez les groupes environnementaux, le ton était encore plus tranchant.
D’après Véronique Lalande, porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, le ministre Charette veut « noyer le poisson » en procédant à des annonces semblables.
« C’est encore le Jour de la marmotte. À force de faire des portraits [de la situation], on va ouvrir une galerie, s’est-elle moquée. C’est une manœuvre du ministre. La situation est claire et documentée. »
Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, a de nouveau fait valoir la nécessité de mettre de l’avant « le principe de précaution » dans ce type de dossiers.
« C’est le genre d’études et d’analyses qui auraient dû être mises en place avant l’idée de réviser la norme », a-t-il insisté.