Abolition de la TPS sur les maisons: un courtier propose des solutions plus efficaces pour faire baisser le prix des logements

Yannick Beaudoin
La promesse des conservateurs et des libéraux de supprimer la taxe de vente (TPS) sur les maisons neuves ne règlera pas la crise du logement, selon le courtier hypothécaire chez Les Architectes Hypothécaires, Stéphane Bruyère.
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En entrevue au TVA Midi, celui-ci a accueilli avec un optimiste prudent la mesure proposée par les deux partis fédéraux.
«Ça peut aider un brin en espérant que le gouvernement du Québec ne prendra pas l'espace vacant», a-t-il commenté.
Celui-ci estime qu’il existe d’autres problématiques auxquelles le gouvernement devrait s’attaquer pour freiner l’explosion du coût des propriétés, dont la réglementation entourant les permis de construction, l’inventaire de résidences sur le marché et la pénurie de main-d’œuvre.
«Dans le secteur de Chicoutimi, on veut construire des immeubles, puis il n'y a pas d'électricien. Donc, qu'est-ce qu'on fait? On ne peut pas repartir le projet. Donc, c'est vraiment une problématique qui est sur différentes phases», explique l’expert.
M. Bruyère constate que le marché demeure particulièrement à la hausse au Québec, comparativement à ailleurs au pays.
«C'est sûr que des marchés comme Toronto et Vancouver, on voit qu'on commence à avoir des corrections importantes. Quand on voit des propriétés de 2 millions, 1 million et demi, on commence à avoir des corrections», mentionne-t-il.
Une telle tendance n’est pas observée pour le moment au Québec, où les prix ont augmenté de 8% en un an.
Le courtier hypothécaire indique qu’il y a notamment une surenchère dans la région de Québec.
«On est rendu avec des jumelés à 400 000 ou 500 000 $. Ce sont des choses qu'on ne voyait pas. C'est sûr que la ville de Québec est un parent pauvre de l'immobilier au Canada, mais on commence à voir des croissances de prix qui sont encore là. C'est assez surprenant. Même à Sherbrooke, à Trois-Rivières, on voit même en région, à Saint-Hyacinthe, on voit des choses assez impressionnantes qui arrivent actuellement dans l'immobilier», souligne Stéphane Bruyère.
Le faible nombre d’offres explique cette situation, soutient-il.
«La majorité des gens aujourd'hui qui renouvellent leurs prix hypothécaires ne serait même pas capables de racheter leur maison qu'ils ont achetée il y a cinq ans», affirme le courtier.
D’un côté, les gens vivent plus vieux et restent plus longtemps dans leur maison, ce qui repousse l’arrivée de celles-ci sur le marché, mais de l’autre, les gouvernements ne font pas assez d’efforts pour accélérer la construction de logements, selon M. Bruyère.
«Des fois, on arrive en plein centre-ville puis on a des terrains vacants. On fait pousser des citrouilles. Bon, je comprends que c'est beau pour l'Halloween, mais c'est à peu près la seule utilité que cette terre-là peut avoir qui est à proximité d'un centre-ville. Pourquoi on ne peut pas construire? Si on arrive et qu'on construisait 5000 maisons, des jumelées ou des maisons allongées, je suis convaincu que l'ensemble du marché va arrêter de réagir en hausse puis on va commencer à stabiliser un peu les prix», estime l’expert.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.