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L'article provient de 24 heures

A-t-on raison de croire que le métro est tout le temps en panne (et surtout plus qu'avant)?

Photomontage Marilyne Houde
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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2023-12-01T18:22:53Z
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Vous attendez le métro pour vous rendre au travail ou revenir à la maison. Soudain, la cloche annonçant un ralentissement ou une interruption de service retentit. «Attention», crachent les haut-parleurs dans le métro, avant que la voix de Michelle Deslauriers n’enchaîne avec la cause de l'incident. Avez-vous l’impression de subir ces interruptions de service plus souvent qu’avant? 

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Le nombre d’interruptions de service de plus de cinq minutes est en hausse constante depuis trois ans, révèlent des données de la Société de transport de Montréal (STM) fournies à 24 heures en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.  

En 2021, 803 incidents avaient été enregistrés et 896 en 2022. Cette année, on parle de 814 incidents entre janvier et septembre, soit les données les plus récentes. 

«La reprise progressive de l’achalandage à la suite de la pandémie explique la hausse du nombre d’interruptions. De plus, depuis la pandémie, nous avons observé une nouvelle réalité dans l’environnement du métro avec la présence accrue d’une clientèle vulnérable ou en situation de crise qui peut causer des interruptions», explique une porte-parole de la STM par courriel. 

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Environ 60% des pannes se déroulent par ailleurs hors des plages horaires que la STM considère comme étant les heures de pointe, soit entre 9h et 15h, et en soirée, de 18h jusqu’à la fin de service. 

Si leur nombre est en hausse, la durée moyenne des interruptions de service, elle, diminue. En 2021, la durée moyenne était de 14,16 minutes, de 12,82 minutes en 2022 et de 11,90 minutes cette année.  

On parle donc d’une baisse de près de 2,5 minutes depuis 2021.  

La STM souligne que cette réduction est le résultat des «efforts déployés pour diminuer l’impact des incidents». Parmi ces efforts, la porte-parole cite «l'analyse hebdomadaire des incidents, la mise en place du comité pour la réduction des incidents clientèle et la nouvelle approche des constables spéciaux davantage axée sur l’expérience client». 

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Objets échappés sur la voie, frein d’urgence actionné, portes retenues, intrusion dans les tunnels: la clientèle est toujours la cause principale des interruptions de service de cinq minutes et plus. Les problèmes avec le matériel roulant et les équipements fixes s’échangent la deuxième et la troisième place. 

La ligne verte plus affectée 

La plus forte présence de «clientèle vulnérable» dans les stations de la ligne verte, dont une bonne partie se retrouve au centre-ville, explique pourquoi c’est la ligne qui subit le plus d’interruptions de service, selon la STM.  

La société de transport affirme travailler de concert avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et des organismes communautaires afin d’améliorer la sécurité de la clientèle et des employés et prendre en charge les personnes vulnérables et en situation de crise.  

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Des constables spéciaux et des «ambassadeurs de sûreté», portant un uniforme distinctif, circulent dans les 68 stations du réseau «pour offrir un accompagnement, un soutien et une présence sur mesure auprès des clients et des employés», précise-t-on par courriel.  

Retour aux chiffres prépandémiques? 

Aussi frustrantes soient-elles, ces interruptions de service sont moins fréquentes qu’avant la pandémie. Mais l’écart se resserre. 

En décembre 2019, environ 900 pannes seraient survenues dans le métro, selon les chiffres avancés par l’ex-président du CA de la STM, Philippe Schnobb. Il s’agissait d’un ratio de 10 pannes de cinq minutes et plus par million de kilomètres parcourus par le métro. 

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Les pannes sont peut-être moins nombreuses ces dernières années, mais l’achalandage n’est jamais revenu au niveau prépandémique. Depuis le début de l’année, la STM estime qu’il se situe à 77% de ce qu’il était avant mars 2020.  

De manière globale, le métro parcoure ainsi moins de kilomètres par année. En 2022, on était à 85,8 millions de kilomètres, en légère hausse par rapport à 2021 (85,4 millions), mais en baisse par rapport à 2020 (86,9 millions).  

La proportion d’incidents de cinq minutes et plus par million de kilomètres est donc plus élevée qu’avant la pandémie (13 contre 10), selon les données allant jusqu’au 30 septembre 2023. 

— Avec des informations de Jean-Michel Clermont-Goulet et de Camille Dauphinais-Pelletier 

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