À quoi David Boutin occupe-t-il son temps entre deux contrats?
Nathalie Slight
David Boutin a incarné des hommes d’affaires, des policiers, des pères de famille et autres personnages de caractère, mais le voir dans la peau d’un homme follement amoureux, c’est plutôt rare. Le comédien nous parle de son personnage de Normand Munger dans l’excellente série Dernière seconde.
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David, as-tu passé une audition pour décrocher le rôle de Normand Munger dans Dernière seconde?
Je me suis fait offrir le rôle par la production. Se faire choisir pour un rôle, sans audition, c’est toujours flatteur. J’ai donc reçu les deux premiers épisodes et c’est tout... parce que mon personnage meurt rapidement dans la série.
Tu aurais pu refuser le rôle, puisque ton personnage décède au début de la série!
Oui, mais le personnage est super intéressant, on a le temps de s’attacher à lui et j’ai plein de belles scènes à jouer. C’est un personnage follement amoureux, chose que j’ai rarement faite dans le passé. J’étais donc vraiment content de plonger dans cet univers et de donner la réplique à l’excellente Catherine Chabot, qui incarne Valérie Valiquette, une policière-technicienne en explosifs.

Normand Munger est également un policier-technicien en explosifs: un métier méconnu ici au Québec.
Pour nous préparer à incarner des policiers de l’unité PTE, nous avons rencontré de vrais policiers qui exercent ce métier. Ils sont venus nous parler de leur quotidien, comment se déroule une journée type dans leur milieu et nous leur avons posé plusieurs questions.
Laquelle par exemple?
Dans la série, nos personnages se taquinent beaucoup sur leur lieu de travail, ils ont un humour un peu «mononcle» bien à eux. Les policiers nous ont confirmé que c’est représentatif de la réalité. Ce n’est pas parce qu’ils évoluent dans le domaine des explosifs qu’ils sont sérieux 24 heures sur 24! Ils utilisent l’humour pour, sans vouloir faire de jeu de mots, «désamorcer» les tensions au travail.
(Après réflexion, David ajoute:)
C’est un peu la même chose sur les plateaux. Ce n’est pas parce qu’on tourne une scène dramatique avec des explosifs, du faux sang, etc., qu’on est hyper sérieux. Au contraire, on fait des blagues, pour alléger l’atmosphère.
Serais-tu capable de pratiquer un métier qui exige un tel sang-froid?
Je pense qu’il est impossible de prédire comment on réagirait en situation d’urgence, tant qu’on n’a pas été confronté à un événement aussi intense qu’une alerte à la bombe! Cela dit, si j’avais choisi ce métier et que j’avais les compétences requises, je pense que je serais assez bon pour canaliser mon énergie. Se concentrer, focusser sur une seule et unique chose, ça fait partie intégrante de ma personnalité.
As-tu des exemples à nous donner?
Entre deux contrats, je rénove chez moi. Je ne me lance pas dans de grands travaux, mais j’ai mille et une petites choses à faire, comme repeinturer, changer les plinthes électriques, changer des interrupteurs, etc. Lorsque j’embarque dans un projet de rénovation, je ne désamorce pas des bombes, mais je suis hyper focus, investi d’une mission! (rires)
Comment as-tu découvert que tu avais un talent en rénovation?
J’ai eu une entreprise de jeux d'évasion avec des amis, il y a quelques années. On a construit les différents jeux nous-mêmes et c’est là que j’ai réalisé que j’étais plutôt habile pour rénover. L’entreprise n’a malheureusement pas survécu à la pandémie. De toute façon, je n'avais pas la fibre entrepreneuriale.
Pourquoi en es-tu arrivé à ce constat?
Mes partenaires et moi, on effectuait des choix qui nous faisaient triper, mais qui n’étaient pas nécessairement rentables sur le plan de la business, on mettait trop d’énergie sur des trucs qui n’en valaient pas la peine. Même si j’ai appris de cette expérience, je ne pense pas que je me lancerais dans une autre aventure entrepreneuriale. Il ne faut jamais dire jamais, la vie peut parfois nous surprendre, mais ça m’étonnerait beaucoup.
La dernière fois que le magazine a fait une entrevue avec toi, tu es arrivé à vélo, en plein hiver. Roules-tu toujours quatre saisons?
C’est drôle que vous me demandiez ça, parce que c’est le premier hiver depuis des années que j’ai rangé mon vélo! Il faut dire qu’il y a eu de grosses tempêtes de neige et que ça me tentait moins de rouler dans ces conditions. Je n’ai jamais eu de voiture, alors je me déplace à la marche, à vélo, en autobus ou en métro. Et pour les longues distances, il y a toujours Communauto.
Et pour quelles raisons n’as-tu jamais eu de voiture?
J’habite en ville, je ne vois donc pas l’intérêt d’avoir une voiture! Avec le trafic et les détours liés à la construction, je me déplace bien plus vite à vélo et, en plus, ça m’aide à garder la forme, c’est écologique et moins dispendieux. Je n’aurais probablement pas le même discours si j’habitais en région, mais à Montréal, je préfère de loin toutes les autres options.