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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Des fiascos qui ont coûté des millions aux contribuables

Des camions chargés de minerais de la mine d’Hecla Mining. La mine Casa Berardi est située à 95 km au nord de La Sarre, sur une portion de 37 km de la faille Casa Berardi. Elle a redémarré sa production commerciale en 2007.
Des camions chargés de minerais de la mine d’Hecla Mining. La mine Casa Berardi est située à 95 km au nord de La Sarre, sur une portion de 37 km de la faille Casa Berardi. Elle a redémarré sa production commerciale en 2007. Photo, Olivier Bourque
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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-05-28T04:00:00Z
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Les difficultés financières de plusieurs projets miniers, voire leur déconfiture, ont coûté des centaines de millions de dollars à l’État québécois au fil des ans. Voici quatre exemples récents.

 

DIAMANTS STORNOWAY

Photo d'archives
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Les contribuables ont investi plus de 740 millions $ pour la construction de la mine de diamants Renard, située au nord de Chibougamau, et de la route qui y mène. Le gouvernement, la Caisse de dépôt et le Fonds FTQ ont perdu au moins 186 millions $ lorsque l’entreprise qui exploite la mine, Diamants Stornoway, est devenue insolvable, en 2019. Québec, la Caisse, Redevances aurifères Osisko et la firme torontoise Triple Flag Mining sont aujourd’hui les propriétaires de la mine, qui a repris ses activités en 2020.

MÉTAUX BLACKROCK

Photo d'archives
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Québec avait investi au moins 52 millions $ dans Métaux BlackRock lorsque l’entreprise québécoise a obtenu la protection du tribunal, en décembre 2021. Le gouvernement souhaite malgré tout demeurer actionnaire de BlackRock en compagnie de l’investisseur américain Orion. L’entreprise doit trouver 1,1 milliard $ US pour financer la construction d’une mine de fer, de titane et de vanadium près de Chibougamau ainsi que d’une usine de transformation à Saguenay.

NEMASKA LITHIUM

Photo d'archives
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Québec a investi 130 millions $ dans cette entreprise québécoise qui développe le gisement de spodumène (lithium) de Whabouchi, en Eeyou Istchee Baie-James. Nemaska Lithium s’est placée à l’abri de ses créanciers à la fin de 2019, plombée par les dépassements de coûts. Le gouvernement s’est engagé à investir 300 millions $ dans la relance du projet aux côtés de l’entreprise américaine Livent, qui fournit notamment du lithium à BMW et à Tesla.

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NORTH AMERICAN LITHIUM

Photo d'archives
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Le gouvernement a investi environ 100 millions $ dans North American Lithium (NAL), propriétaire de la mine de spodumène (lithium) Authier, en Abitibi. L’entreprise, qui était contrôlée par des intérêts chinois, s’est retrouvée en situation d’insolvabilité en 2019. La firme australienne Sayona, qui a racheté les actifs de NAL l’an dernier, prévoit relancer les activités en 2023 et devenir rapidement un important fournisseur de lithium pour l’Amérique du Nord. 

 

Interventions massives des gouvernements depuis des décennies  

Au cours des dernières années, les gouvernements successifs du Parti libéral, du Parti Québécois et de la Coalition Avenir Québec ont misé d’importantes sommes d’argent sur des projets miniers, y voyant une façon de créer ou de maintenir des emplois bien payés dans les régions.

Depuis 2015, Québec a investi environ 400 millions $ dans 17 projets par le biais du fonds Capital ressources naturelles et énergie. Le plus important bénéficiaire a été le géant indien Tata, qui a reçu 125 millions $ en 2016 pour une mine de fer de plus de 1 milliard $ sur la Côte-Nord.

Ce n’est pas tout : le gouvernement a injecté plusieurs autres dizaines de millions de dollars dans l’industrie par le biais d’Investissement Québec, du ministère de l’Économie ainsi que du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

La Caisse peu bavarde

De son côté, la Caisse de dépôt avait promis en 2013 d’investir 250 millions $ dans des entreprises minières québécoises « en phase de développement ». Le Journal a récemment demandé à la Caisse de faire le point sur cet engagement, mais l’institution s’est bornée à dire qu’elle était actionnaire d’une cinquantaine de minières québécoises.

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Le plus important investissement de la Caisse dans le secteur minier québécois est sa participation dans Redevances aurifères Osisko, qui valait plus de 225 millions $ à la fin de 2021.

Le Fonds FTQ fait son trou

Quant au Fonds de solidarité FTQ, il a investi environ un demi-milliard de dollars dans plus de 125 entreprises minières québécoises depuis les années 1990. Aujourd’hui, il détient pour environ 190 millions $ de placements dans 88 entreprises spécialisées dans l’exploration, la production et la prestation de services (forage, etc.).

« Notre philosophie d’investissement, ç’a toujours été d’être là dans l’ensemble de la chaîne du secteur minier », précise Dany Pelletier, premier vice-président aux investissements au Fonds FTQ.

L’an dernier, le Fonds de solidarité FTQ a annoncé un prêt de 75 millions de dollars à la minière australienne Champion Iron pour l’expansion de la mine de fer du lac Bloom, sur la Côte-Nord, un projet critiqué par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.

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