3e lien: levée de boucliers dans cinq conseils de quartier

Directement touchés par le choix du corridor central pour le troisième lien, les dirigeants de cinq conseils de quartier de Québec ont unanimement exprimé de grosses craintes à cause du passage du pont-tunnel dans leur secteur respectif.

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Dans des entrevues séparées avec Le Journal, ils ont tous émis plusieurs griefs par rapport à un mégaprojet dont ils contestent le principe et l’utilité.

«On va déverser des tonnes de voitures à l’intersection de Lebourgneuf et de Robert-Bourassa, alors que ce n’est pas sûr qu’on va avoir le pont d’étagement qu’on réclame depuis des années [pour désengorger le secteur]», a tonné Lise Bilodeau, présidente du conseil de quartier de Neufchâtel Est-Lebourgneuf.

Cette dernière tente néanmoins de se rassurer en se répétant que le mégaprojet ne se fera peut-être jamais. «Des élections s’en viennent, et c’est pas juré que c’est eux qui soient encore là», a-t-elle soufflé en parlant de la CAQ.

«Catastrophique»

Dans la Cité-Universitaire, le tunnel pourrait aboutir à la jonction de Charest et Robert-Bourassa, un secteur déjà très congestionné qui compte des commerces, des résidences, des cimetières et plusieurs établissements d’enseignement.

«Ça va être catastrophique. Ça a déjà été retravaillé, Robert-Bourassa. S’ils élargissent encore plus, c’est sûr que ça va faire encore plus de circulation dans le quartier de la Cité-Universitaire», a commenté Bernard Paré, trésorier du conseil de quartier, selon lequel l’annonce gouvernementale est «très électoraliste».

De son côté, Myriam Nickner-Hudon, présidente du conseil de quartier de Saint-Sauveur, a usé d’une métaphore. «Ce sera plus de chars, plus de trouble et plus de m...» a-t-elle pesté tout en se disant convaincue que le projet ne verra jamais le jour.

Cette dernière a dit avoir une pensée pour le quartier voisin. «Si ça va sur Pierre-Bertrand, c’est une tragédie pour Vanier sur le plan de la santé publique et des inégalités sociales», a-t-elle déploré.

Du côté de Vanier justement, la présidente du conseil de quartier, Nicole Laveau, a déclaré se préoccuper «des impacts sur la population et sur le milieu tant au niveau de l’aménagement, du bruit ou de la qualité de l’air. De prime abord, je vois difficilement le déversement complet des gens qui viennent de la Rive-Sud sur Pierre-Bertrand pour aller rejoindre la 40. Dans l’état actuel, ce serait difficilement faisable.»

«Juste des inconvénients»

Dans Sillery, Julien Roy, vice-président du conseil de quartier, a signalé: «C’est encore flou, mais ça [le pont] va survoler le fleuve en plein dans notre secteur. Je ne comprends pas l’idée de faire ça dans un secteur patrimonial comme Sillery, où on a déjà souvent des problèmes de gestion des percées visuelles vers le fleuve.»

«À Sillery, on n’aurait aucun avantage et juste les désagréments comme le bruit et la pollution atmosphérique. D’une manière régionale, je ne vois pas trop dans quel but ils veulent faire ça. Si c’est pour déplacer des personnes, on veut plus de transport en commun et non pas des autoroutes. Si c’est pour déplacer des marchandises, on serait mieux servis par un train.»

– Avec la collaboration de Stéphanie Martin