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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

3e lien: une inquiétude palpable à Québec et à Lévis

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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2025-06-14T04:00:00Z
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Que ce soit sur la Rive-Nord ou sur la Rive-Sud, le corridor choisi pour le pont-tunnel du 3e lien suscite de très nombreuses interrogations et inquiétudes chez divers acteurs économiques, qui affirment n’avoir jamais été mis dans le coup par le gouvernement caquiste.

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Du côté de la raffinerie Jean-Gaulin, de Valero, la directrice des Affaires publiques, Marina Binotto, a d’abord tenu à dire qu’elle appuie le principe d’un troisième lien qui permettrait «une meilleure mobilité des personnes et des marchandises», d’après elle.

Cela dit, Valero affirme ne pas avoir été consulté en amont de l’annonce. «Pour le moment, le corridor retenu soulève pour nous plusieurs interrogations sur les plans de l’accès, de la sécurité et de l’intégrité de nos infrastructures», explique-t-elle.

La configuration actuelle fait en sorte que le chemin des Îles, à Lévis, sépare les bureaux administratifs du secteur industriel de la raffinerie. «Des employés traversent régulièrement cette route chaque jour. Également, les rampes de chargement des camions-citernes sont situées à la jonction de l’autoroute 20. Des conduites souterraines se trouvent dans le secteur et une bande verte est érigée autour de la raffinerie afin de créer une zone de protection et d’accès en cas d’incident», a décrit Marina Binotto.

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La ferme Chapais

Toujours du côté de Lévis, le passage du troisième lien par la ferme Chapais crée également des remous. En décembre 2023, le gouvernement fédéral avait accepté de céder ce vaste territoire de 40 hectares qui fait la moitié des plaines d’Abraham. Immédiatement, la Ville de Lévis et la Nation Wendat, en collaboration avec deux autres Premières Nations, avaient «réitéré [leur] vif intérêt à acquérir conjointement les terrains» de cette ancienne ferme expérimentale qui possède une magnifique vue sur le fleuve Saint-Laurent.

Plusieurs idées, comme celles d’un centre d’interprétation autochtone, d’un jardin communautaire et de logements, ont fusé pour assurer un «usage public» optimal de ce site.

«Ça peut mettre potentiellement en péril [ces projets-là]. Mais ce qui est très heurtant pour les Premières Nations c’est qu’on n’a pas considéré de nous informer et de nous consulter même si notre intérêt était connu depuis 2021», a déploré le Grand Chef de la Nation Wendat, Pierre Picard.

Idée «stupide» et «farfelue»

À Québec, Pierre Dolbec, président de la Corporation des parcs industriels, a qualifié l’idée de faire passer le troisième lien par le parc industriel Saint-Malo, dans le quartier Saint-Sauveur, de «stupide» et de «farfelue». «J’ai pas été mis au courant du tout. Je n’ai pas été impliqué dedans. Le troisième lien, en autant que je suis concerné, je ne vois pas quand est-ce que ça pourrait se faire», a-t-il lancé.

Affirmant que ce parc industriel, qui est le plus vieux de la région de Québec, est déjà «en manque d’amour», M. Dolbec croit que la situation ne pourrait qu’empirer s’il devait être traversé par un pont-tunnel. Ce dernier ne comprend d’ailleurs pas qu’on puisse toucher à ce secteur qui constitue «un trésor caché» et qui concentre une bonne partie de l’histoire industrielle de Québec et même de l’Amérique du Nord.

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