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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

3e lien: «Je ne considère pas que c’est une promesse brisée», dit Legault

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Photo portrait de Marc-André Gagnon

Marc-André Gagnon

2023-04-26T21:05:46Z
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L’abandon du volet routier de son projet de 3e lien entre Québec et Lévis n’est pas une promesse brisée aux yeux du premier ministre François Legault, qui ignorait qu’un scénario de tunnel réservé exclusivement au transport collectif était à l’étude, et dont il ne connait toujours pas le coût estimé.  

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«Je ne considère pas que c’est une promesse brisée», a déclaré le premier ministre, lors de l’étude des crédits budgétaires, un exercice annuel de reddition de compte auquel il devait se soumettre en commission parlementaire, mercredi. 

«Non, je ne suis pas prêt à dire que c’est une promesse brisée», a répondu François Legault au chef libéral par intérim Marc Tanguay, puisque les nouvelles données ont fait en sorte que la situation a changé, a expliqué le chef caquiste. 

Le député-ministre de Lévis, Bernard Drainville, s’est pourtant excusé au bord des larmes, jeudi dernier, d’avoir «pris un engagement» qu’il n’est finalement «pas en mesure de le livrer». Sa collègue de Chutes-de-la-Chaudière, Martine Biron, a également affirmé, encore mardi, que «quand on ne tient pas nos promesses, on dit aux gens: “bien écoute, je vais te le rendre, je t’en dois une”».

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«C’est une question d’interprétation», a laissé tomber M. Legault, en refusant une fois de plus de s’excuser aux électeurs qui ont voté pour un troisième lien routier. «Je n’ai pas à m’excuser de prendre mes responsabilités», a rétorqué le premier ministre. 

  • Écoutez la rencontre Lisée - Mulcair avec Richard Martineau diffusée chaque jour en direct via QUB radio :

Pas de retour d’ascenseur

Un peu plus tôt dans la journée, François Legault a assuré que les investissements à venir dans des projets d’infrastructures seront faits « de façon équitable, selon les besoins de chacun des comtés du Québec». 

Sa réponse faisait suite à une question du chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois, qui s’est inquiété des propos tenus la veille par la ministre Biron, selon lequel «l’ascenseur doit remonter» pour sa région, maintenant que la promesse d’un tunnel autoroutier entre Québec-Lévis n’est plus dans les cartons. 

Questionné à nouveau par M. Nadeau-Dubois en commission parlementaire, le premier ministre a reconnu qu’il ignorait que quatre scénarios de tunnel, dont un dédié uniquement au transport collectif, étaient à l’étude depuis avril 2022. 

C’est ce que démontre l’étude d’avant-projet du consortium Union des Rives, rendue publique jeudi dernier. 

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Les coûts gardés secrets

M. Legault a également refusé de rendre publics les coûts de chacun de ces scénarios, qu’il n’a pas vu et qui sont caviardés dans le document mis en ligne la semaine dernière. On sait toutefois que le « bitube » dévoilé en avril 2022 se chiffrait désormais entre 9,5 et 10 milliards $, selon Geneviève Guilbault.

«Cette transparence-là aurait été la bienvenue», a déploré M. Nadeau-Dubois. 

«Ce n’est pas la première fois qu’on refuse de rendre public des chiffres qui pourraient nuire à la réalisation du projet», s’est défendu M. Legault, après avoir brièvement hésité. On sait toutefois que le «bitube» dévoilé en avril 2022 se chiffrait désormais entre 9,5 et 10 G$, selon ce qu’a dit la vice-première ministre Geneviève Guilbault, la semaine dernière. 

Quant à la nouvelle version du projet de troisième lien, dédié exclusivement au transport collectif, le premier ministre a laissé entendre que «plusieurs formes de transport en commun» seront envisagées. 

«Ça pourrait être des autobus, ça pourrait être un tramway, ça pourrait être un REM, ça pourrait être un métro», a lancé M. Legault. 

Les études menées jusqu’à maintenant par le bureau de projet reposaient toutefois sur deux scénarios: un avec des autobus électriques, et un autre avec un tramway, relié à celui projeté par la Ville de Québec sur son territoire. 

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