30 ans de «La Victoire de l’Amour»: Sylvain Charron raconte son parcours surprenant
Nathalie Slight
Il y a 30 ans, Sylvain Charron touchait le fond du baril. En pleine crise existentielle, il accepte à contrecœur de faire une retraite spirituelle, ignorant qu’il allait y trouver sa mission de vie. De cette expérience est née La Victoire de l’Amour, une émission qui inspire le public québécois depuis trois décennies. Pour souligner cet anniversaire exceptionnel, l’animateur prépare une célébration grandiose.
• À lire aussi: Luc Poirier dévoile des photos de son voyage au Maroc
• À lire aussi: Rosalie Vaillancourt partage un avant/après de ses rénovations de salle de bain et le résultat est magnifique
• À lire aussi: Julie Ringuette rend hommage à Pascal Morrissette après son élimination de «Sortez-moi d’ici!»
Sylvain, as-tu toujours été croyant?
Non. Ça surprend toujours les gens lorsque je révèle avoir grandi dans un environnement qui n’était pas particulièrement religieux, puisque mes parents n’étaient pas pratiquants. Dans ma vingtaine, sans vraiment savoir pourquoi, j'avais des idées noires. Je trouvais que la vie n'avait pas de sens. J’étais suicidaire, c'était épouvantable. À un moment donné, un ami m'a recommandé, presque qu’obligé en fait, à faire une retraite chez les moines bénédictins à St-Benoît-du-Lac. J’ai accepté d’y aller à reculons, parce que l'Église à l'époque, ça ne m'intéressait pas du tout.
Et qu’est-il arrivé là-bas?
Les premiers jours, j’ai trouvé extrêmement difficile le fait d'être confronté à moi-même. Puis, à un moment donné, pour passer le temps, je suis allé jaser avec un vieux moine. Je lui ai parlé de ma vie, de la noirceur qui m’habitait. Il me regardait avec tellement de bienveillance, je sentais qu’il me comprenait. Comme il savait que je ne voulais pas prier, il m'a juste dit: «Assieds-toi dans la chapelle et attends». Après un long moment, j’ai dit à Dieu: «Si tu me redonnes goût à la vie, je te donnerai la mienne».
As-tu eu une vision? As-tu ressenti quelque chose?
Non. Mais je suis ressorti de cette retraite avec une forte intuition, celle d’organiser des rassemblements de prières. Voilà comment est né le projet Évangélisation 2000. Dès lors, j’avais un but dans la vie, une raison d’exister et un sentiment de pouvoir faire une différence autour de moi. Miraculeusement, les bonnes personnes sont arrivées au bon moment, tout s’est enfin placé dans ma vie. Petit à petit, le succès des soirées de prières que j’organisais a suscité l’intérêt de la télévision. L’émission Évangélisation 2000 a vu le jour, et est ensuite devenue La Victoire de l’Amour. Me voilà, 30 ans plus tard, toujours à l’animation de cette émission... et à aimer la vie plus que jamais!
En trois décennies de La Victoire de l’Amour, tu as rencontré plusieurs personnalités québécoises qui ont la foi. Qui t’a le plus marqué?
La première personnalité qui me vient en tête, c’est Ginette Reno. Elle est tellement simple, authentique, spontanée... et elle ne craint pas de dire tout haut qu’elle est croyante. Guylaine Tanguay, également: cette femme est la générosité même. J’ai fait sa connaissance alors qu’elle commençait sa carrière, et je peux vous affirmer que le succès ne l’a pas changée. Dave Morissette figure aussi parmi mes coups de cœur. Un homme vrai, qui aime profondément son prochain.
(Après réflexion, Sylvain ajoute avec émotion...)
Si on parle de personnalités internationales, ma rencontre avec le Pape Jean-Paul II a indéniablement été marquante pour moi. C'est un être bienveillant, une force tranquille, qui a l’aura d’un bon père de famille. Même chose pour le Pape François. D’ailleurs, son récent décès m’a beaucoup touché. Cet homme était d’une bonté, d’une humilité et d’une gentillesse sans précédent.
Qui figurent parmi ceux qui t’ont le plus surpris?
(Sylvain répond sans hésitation) Claude Poirier. Quand j'ai appris qu'il acceptait de venir à l’émission, je suis quasiment tombé de ma chaise! (rires) On ne s’attend pas à ça, venant du «Négociateur», mais il est très croyant. Je dois avouer que j’étais nerveux de le rencontrer, puisqu’il est reconnu pour avoir du caractère, mais dès qu’il a mis les pieds en studio, il m’a dit qu’il était hyper content d’être là. J’ai immédiatement vu l’humain qui se cache derrière le personnage public.
Tu reçois aussi à l’émission des gens ordinaires qui ont un vécu des choses extraordinaires. Que retiens-tu de ces entretiens?
Même si mon opinion ne fait pas l’unanimité, je le répète depuis 30 ans: pour moi, personne n’est irrécupérable. Personne, personne, personne. J'ai reçu à l’émission des gens qui ont commis l’irréparable — qui ont malheureusement enlevé la vie à quelqu'un —, mais qui ont cheminé en prison. Ils expriment des remords et dédient leur vie à aider leurs prochains. Je suis convaincu que l’humain est profondément bon.
En terminant, tu célébreras le 30e anniversaire de La Victoire de l’Amour en grand, avec un événement au Centre Vidéotron à Québec!
Ce sera une journée de prière sous forme de grande fête. Lorsqu’on organise des rassemblements ou des retraites, je répète toujours à mon équipe que si Céline Dion — que j'admire profondément — mérite ce qu'il y a de mieux, Jésus en mérite tout autant. Mélissa Bédard, Patrick Norman, Nathalie Lord, Guylaine Tanguay et plusieurs artistes seront de la partie. Grâce à de généreux donateurs, le prix des billets sera hyper abordable, soit entre 10 et 25 dollars. Pour moi, c’est primordial que tous ceux qui désirent assister à l’événement, peu importe leur budget, puissent participer. Quand on est croyant, on peut faire la fête. Trente années à partager la parole de Dieu: il y a de quoi célébrer!
La Victoire de l'Amour vous invite à célébrer 30 ans d'Amour au Centre Vidéotron de Québec, le samedi 24 mai 2025, de 13 h à 17 h. lavictoiredelamour.org
