Les deux pilotes canadiens sous pression pour le Grand Prix
Lance Stroll et Nicholas Latifi vont courir devant leur public en fin de semaine


Louis Butcher
Le Canada peut se vanter d’être l’une des rares nations à compter deux pilotes titulaires d’un volant régulier en Formule 1.
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Si Lance Stroll en est à une quatrième présence au Grand Prix du Canada, son compatriote Nicholas Latifi, lui, va vivre un premier départ au circuit Gilles-Villeneuve, bien qu’il ait participé à deux séances d’essais libres du vendredi matin en 2018 (avec Force India) et en 2019 (avec Williams).
Tous deux rencontrés récemment à Miami n’ont pas caché avoir hâte de renouer avec leur public, en espérant qu’ils pourront racheter un début de saison pour le moins décevant.
Ses premiers points
Stroll garde à la fois de bons et de mauvais souvenirs de son parcours à Montréal.
C’est ici qu’il a inscrit les deux premiers points de sa carrière en Formule 1 quand il a rallié l’arrivée au neuvième rang à bord de sa Williams, en tant que recrue en 2017.

Deux semaines plus tard, en Azerbaïdjan, il accédait pour la première fois au podium après s’être classé troisième dans les rues de Bakou.
«L’attente a été longue»
À Montréal en 2018, Stroll n’a pas complété un tour à la suite d’un accrochage spectaculaire avec le Néo-Zélandais Brendon Hartley, qui n’a heureusement pas fait de blessés.
Des spectateurs massés dans la tribune qui porte le nom du Québécois et installée quelques virages plus loin sur la piste n’ont jamais vu passer leur pilote favori!
«Après deux ans d’absence, je suis ravi de pouvoir courir de nouveau à la maison, a raconté Stroll au Journal. L’attente a été longue. C’est une rare occasion pour moi de revoir parents et amis. Je vais rester quelques jours au Québec après la course avant de retourner en Europe.

«En fait, que serait la F1 sans Montréal? s’est-il questionné. Tout le monde s’est ennuyé de cette ambiance magique.»
Une motivation de plus
Le pilote de 23 ans n’a accumulé que deux points depuis le début de la saison, résultat de deux 10es places acquises aux Grands Prix d’Émilie-Romagne, en Italie, et de Miami.
La semaine dernière, à Bakou, alors qu’il roulait hors du top 10, il a été contraint à l’abandon à cinq tours de la conclusion de l’épreuve.
«Je ne sens pas cette pression, contrairement à ce que vous pensez, prétend-il. Courir devant mon public est plutôt une source de motivation supplémentaire. C’est comme si mon niveau d’adrénaline était encore plus élevé.»
En mode apprentissage
À l’instar des 19 autres engagés du plateau, Stroll a bien hâte de voir comment vont se comporter les nouvelles monoplaces au circuit Gilles-Villeneuve en fin de semaine.
L’écurie Aston Martin, dirigée par son père, Lawrence, s’est difficilement adaptée à cette refonte imposée en 2022.
«On essaie encore d’exploiter le maximum de notre voiture, a souligné Stroll. Il faut améliorer la voiture et moi, de mon côté, je dois aussi en faire plus. Nous sommes encore en mode apprentissage.
«Mais bon, la saison est encore longue et j’espère qu’à Montréal, on sera plus compétitifs. Le but, c’est de rejoindre certaines équipes devant nous dont AlphaTauri, Alfa Romeo et Alpine.»
Le temps passe
Stroll en est déjà à sa sixième saison dans la discipline-reine du sport automobile. À Montréal, il disputera le 108e Grand Prix de sa carrière. Seul Jacques Villeneuve (163) compte plus de départs que lui parmi les pilotes canadiens dans l’histoire de la F1.
«C’est fou comme le temps passe vite, affirme-t-il. Mais c’est loin d’être terminé. Il faut croire au potentiel de notre organisation. On bâtit pour l’avenir avec de nouvelles installations [érigées à proximité du mythique circuit de Silverstone, en Angleterre] et une main-d’œuvre qualifiée et surtout très dévouée.»
Stroll espère qu’il pourra améliorer son sort en qualifications à Montréal. Son meilleur résultat n’a été qu’une 16e place sur la grille de départ en 2018.
Lance Stroll à Montréal
2017
- Qualifications: 17e
- Course: 9e
2018
- Qualifications: 16e
- Course: Abandon
2019
- Qualifications: 17e
- Course: 9e