150 postes abolis dans le réseau de la santé de Lanaudière
Amanda Moisan
Plus d’une centaine de personnes ont appris lundi qu’elles perdaient leur emploi au sein du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière. Ces abolitions auront un impact direct sur les services offerts à la population en raison des compressions budgétaires du gouvernement du Québec, selon les syndicats.
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«Les craintes des salariés, c’est la surcharge supplémentaire. Ils ne sont pas capables, on ne peut pas faire plus avec moins. Il va falloir que l’employeur soit responsable de ses choix politiques», dit Valérie Lepage, présidente du Syndicat APTS Lanaudière.
Lundi, le CISSS de Lanaudière a annoncé l’abolition d’environ 150 postes dans les quatre catégories de personnel du réseau de la santé. L’Agence QMI a obtenu copie de la lettre envoyée aux employés.
À la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, des infirmières, des infirmières auxiliaires et des inhalothérapeutes dans les deux hôpitaux de la région (Centre hospitalier de Lanaudière et Hôpital Pierre-Le Gardeur) ont perdu leur emploi.
À la CSN, les postes touchés sont ceux de préposés aux bénéficiaires et d’agentes administratives en centre hospitalier, de préposés à l’unité en CHSLD et d’auxiliaires aux services de santé et sociaux.
Pour l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), les compressions touchent des ergothérapeutes, des travailleurs sociaux, des spécialistes en activités cliniques, des éducateurs et des psychoéducateurs.
Les secteurs de la jeunesse, de la pédopsychiatrie et du programme de la récupération améliorée après la chirurgie (RAAC) ont aussi été durement touchés.
«Ce sont des personnes qu’on enlève, qui sont là pour aider les gens. On ne peut pas se priver de personnel en ce moment. On est en train d’anéantir la marge de manœuvre sur le dos d’un déficit d’argent», lance Simon Deschênes, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière-CSN.
Selon l’intersyndical FIQ-CSN-APTS, la direction du CISSS de Lanaudière a procédé à cette annonce afin de couper 40 millions de dollars dans le réseau de la santé et des services sociaux lanaudois.
Mathieu Desroches fait partie des personnes qui n'auront plus d’emploi le 6 juin prochain. Son poste de préposé à l’unité dans un CHSLD affilié au CISSS de Lanaudière a été aboli.
«Nous, on est les premiers yeux sur le plancher, a-t-il expliqué en entrevue vendredi avec Isabelle Maréchal sur les ondes de QUB, au 99,5 FM Montréal. En abolissant les postes, il va y avoir de moins en moins de sécurité, moins de surveillance, donc c’est sûr que ça va peut-être augmenter le risque des chutes», poursuit M. Desroches.
Discussions en cours
Les employés touchés sont toujours en poste à l’heure actuelle. L’employeur aurait donné quatre semaines de préavis, permettant au syndicat de négocier certains postes visés.
«Ça nous donne un quatre semaines de jeu. On a été capable de faire reculer l’employeur sur quelques postes déjà, donc on essaie d’avoir des discussions pour comprendre comment ils ont décidé de couper ces postes-là», soutient Claude Lavallée, présidente par intérim du syndicat FIQ-SIL Lanaudière.
La direction des communications et des relations publiques du CISSS de Lanaudière indique par courriel devoir «gérer ses ressources de manière très rigoureuse et responsable afin de rétablir l'équilibre budgétaire tout en maintenant l’accès aux soins et services à la population».
On ajoute que plusieurs postes vacants d’infirmières au sein de l’organisation permettront aux personnes qui ont perdu leur emploi «d’être replacées sur l’un de ceux-ci».