[EN IMAGES] «Nous voulons vivre»: Zelensky lance un appel à l’aide aux Canadiens
Raphaël Pirro
C’est dans un Parlement plein à craquer mardi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a livré une adresse percutante aux élus canadiens, à qui il a demandé d’en faire plus pour contrer l’ennemi russe en imposant une zone d’exclusion aérienne.
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«Nous voulons vivre. Nous voulons gagner et être victorieux», a-t-il lancé depuis son bureau de la capitale ukrainienne, Kyiv, qui vient d’imposer un couvre-feu de 36 heures en raison des bombardements incessants.
«Comment expliquer cette agression sans précédent, massive?», a-t-il demandé.
Le discours sobre, ponctué d’images d’un pays dévasté par la guerre, a été chaudement accueilli par un tonnerre d’applaudissements en provenance des banquettes des députés et des estrades réservées aux visiteurs, où se trouvait le chef d’État-major des Forces armées canadiennes, Wayne Eyre.
À répétition, Volodymyr Zelensky a demandé aux Canadiens d’«imaginer» se réveiller à 4 heures du matin par des bombes, d’«imager» leurs villes en débris et le «pilonnage» constant qui tue des civils tous les jours.
Saluant les efforts du Canada jusqu’ici, notamment l’envoi d’armes, le président Zelensky a toutefois relevé que la demande d’adhésion de son pays à l’OTAN ne bénéficiait toujours pas d’une réponse «claire».
À l’extérieur du Parlement, le drapeau ukrainien flottait haut mardi.
Un hommage à son «ami»
En préambule au discours attendu du président en guerre, Justin Trudeau a livré un vibrant hommage à son «ami» quelques minutes plus tôt.
Le premier ministre débuté en honorant les liens unissant les Ukrainiens au Canada. La diaspora ukrainienne, issue d’une vague d’immigration datant du siècle dernier, est aujourd’hui constituée de 1,4 million de Canadiens, ce qui en fait la deuxième plus importante au monde, a rappelé M. Trudeau.
«Beaucoup d'entre eux se sont installés dans les prairies canadiennes. Ils ont travaillé la terre. Ils ont construit des églises, qui se distinguent par leurs belles flèches. Et ils ont contribué à façonner le Canada de manière significative.»
Assurant que le Canada continuerait d’appuyer son allié d’Europe de l’Est, Justin Trudeau a louangé devant tous son «ami», avec qui il a discuté à de nombreuses reprises depuis le début de l’invasion russe, il y a près de trois semaines.
«Volodymyr, depuis que je vous connais, j'ai toujours pensé que vous étiez un champion de la démocratie. Et maintenant, les démocraties du monde entier ont la chance de vous avoir comme champion.»
Le gouvernement a annoncé plus tôt en journée l’ajout d’une quinzaine de «complices» dans l’invasion russe à la liste des personnes sanctionnées par le Canada.
«Au Canada, nous aimons soutenir les opprimés. Nous croyons que lorsqu'une cause est juste et bonne, elle l'emportera toujours, peu importe la taille de l'adversaire. Cela ne veut pas dire que ce sera facile. Les Ukrainiens paient déjà un coût humain incalculable.»
Les chefs des oppositions ont chacun leur tour livré une allocution en Chambre, démontrant leur appui indéfectible et louangeant le président de l’Ukraine.
La cheffe conservatrice Candice Bergen a demandé au gouvernement de travailler avec ses alliés pour «sécuriser» davantage l’espace aérien ukrainien, «au minimum l'espace aérien au-dessus des couloirs humanitaires».
La reprise des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine a recommencé en journée mardi, alors qu’un couvre-feu de trente-six heures a été imposé dans la capitale ukrainienne de Kyïv.
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