«Vous voulez un combat revanche, payez mon boxeur» - Marc Ramsay

Agence QMI
Il n’y a qu’une chose qui pourra pousser le clan du boxeur Christian Mbilli à accepter un combat revanche contre Lester Martinez : une rémunération qui en vaut la peine.
Le Québécois d’adoption, qui est champion intérimaire des super-moyens de la World Boxing Council (WBC), a livré toute une guerre à Martinez, samedi dernier, dans un match nul tenu en sous-carte du combat entre «Canelo» Alvarez et Terence Crawford à Las Vegas.
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Comme le reste du monde de la boxe, la WBC a drôlement apprécié l’affrontement, au point où elle a ordonné un combat revanche, mercredi.
Mais ça, l’entraîneur de Mbilli, Marc Ramsay, ne s’en formalise guère. Lui, ce qu’il veut savoir, c’est quel montant sera impliqué.
«Ils peuvent bien ordonner ce qu'ils veulent. Christian est rendu à un point où... c'est quoi, l'argent disponible? C'est ça, la vraie question», a-t-il lancé, vendredi, lors du balado Le Dernier Round, à QUB.
«Christian a 30 ans, il va probablement boxer jusqu'à 35-36 ans comme la moyenne des gens, a-t-il poursuivi. C'est une courte période où il veut maximiser ses revenus.»
À l’évidence, Ramsay ne porte pas les organismes de sanction dans son cœur. Alors leurs commandes, il s’en balance.
«Ça fait deux ans qu'on attend après Canelo, nous», a-t-il rappelé.
«J'ai attendu trois ans avec Eleider Alvarez pour Adonis Stevenson, a-t-il ajouté. C'est deux poids, deux mesures à chaque fois. C'est un peu la politique dans laquelle on est pris dans le monde de la boxe.»
Alors, si la WBC veut son combat, qu’elle n’organisera pas elle-même de toute façon, elle est mieux de s’associer à un bon bailleur de fonds.
«C'est là que ça se joue, a rappelé Ramsay. Pas sur une “strap”, une ceinture de championnat du monde, pas sur une loyauté envers une sanction qui elle, a zéro loyauté envers personne... à moins que tu t'appelles Canelo, on va dire les vraies choses.»
«La vérité c'est, quelle est la capacité qu'on a de refaire ce combat-là et de générer des sous pour que ce soit intéressant? C'est ça la vraie question», a-t-il ajouté, bien en verve.
«On a donné aux gens un spectacle qui était appréciable, mais ça se paie, ça. Vous voulez un combat revanche, payez mon boxeur», a-t-il ensuite résumé.
Un cogneur d’élite
Parce que Lester Martinez, tout le monde l’a vu samedi, c’est toute une commande.
«C’est un gars qui cogne comme David Lemieux», a estimé Ramsay au sujet du Guatémaltèque de 29 ans.
Ce n’est pas pour rien que Mbilli a boxé bien collé sur lui.
«On ne pouvait pas lui laisser d'espace, on ne pouvait pas le laisser déployer ses bras, a expliqué le chevronné entraîneur. Si tu restes devant lui à mi-distance ou à longue distance, il va te faire un trou dans la tête.»
«On entendait l'autre coach crier “sors des cordes” et moi je criais à Christian “garde-le dans les cordes, garde-le là”», a-t-il ensuite illustré.
Martinez a fait payer le prix au Franco-Québécois tout au long du combat, mais ce dernier n’a pas donné sa place non plus. Mbilli, qui possède une bonne puissance lui aussi, a placé plusieurs coups qui ont porté, mais son rival n’a pas fléchi.
«C'est un des premiers gars qu'on lui rentre dedans comme ça et qu'on ne le casse pas», a souligné Ramsay.
Du repos
Les amateurs de boxe qui ont aimé le combat et qui ont déjà hâte de revoir Mbilli en action devront attendre un peu. Le champion intérimaire des super-moyens de la WBC a livré deux combats en moins de trois mois et il doit se reposer un peu.
Mbilli va prendre des vacances et éventuellement revenir dans le gymnase, «mais de repartir en camp d'entraînement, ce ne sera pas avant le début de l'année prochaine. On parle d'un combat retour pour Christian quelque part en mars ou en avril», a révélé Ramsay.
Et si ce combat doit être contre Martinez, il y aura des ajustements à faire.
«C'est sûr qu'il y a des petites choses que tu veux mieux faire, a admis Ramsay. Je n'ai pas eu besoin de regarder le combat une deuxième fois. Dans le vestiaire, je savais ce que j'aurais aimé modifier dans le camp d'entraînement, les petites choses que j'aimerais changer.»
«C'est sûr que je ne vais pas les dévoiler ici aujourd'hui, parce que les chances qu'on fasse un combat revanche sont quand même élevées.»