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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Voici pourquoi vous pourriez vous retrouver sans médecin de famille dès samedi

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Photo portrait de Lydia Labbé-Roy

Lydia Labbé-Roy

2024-05-28T22:24:35Z
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Des négociations sont en cours «jour et soir» entre le gouvernement de la CAQ et des représentants de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

• À lire aussi: Guichet d’accès à la première ligne: Christian Dubé croit pouvoir s’entendre avec la FMOQ d’ici vendredi

• À lire aussi: Fin des primes pour les patients orphelins via le GAP: la population prise «en otage» par les médecins, dit le ministre Dubé

• À lire aussi: Guichet d’accès à la première ligne: les médecins de la FMOQ réclament un médiateur

Mais si les parties ne parviennent pas à une entente d’ici vendredi, plusieurs patients orphelins pourraient se retrouver sans médecin de famille.

Si le ministre de la Santé, Christian Dubé, a bon espoir de s’entendre avec les médecins omnipraticiens avant la fin de la semaine, le président de la FMOQ, Marc-André Amyot, n’en est pas si convaincu.

Voici un résumé de ce nouveau conflit qui oppose le gouvernement aux médecins de famille.

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Fin de l’entente sur le GAP

Une entente entre le ministre Dubé et la FMOQ a été conclue en 2022 pour que les groupes de médecine familiale (GMF) prennent en charge des patients orphelins, c’est-à-dire des personnes qui étaient sans médecin de famille, via le GAP.

Celle-ci prévoyait notamment qu’une «prime» de 120$ soit versée aux médecins pour chaque patient provenant du Guichet d’accès à la première ligne (GAP) inscrit à un GMF.

L’entente arrive toutefois à échéance le 31 mai, soit vendredi, mettant fin, du même coup, au forfait annuel de 120$.

Pas assez pour son argent

Après avoir consulté les données sur les rendez-vous offerts par les médecins, obtenues jeudi dernier grâce à l’entrée en vigueur d’un règlement adopté dans le cadre du projet de loi 11, le ministre Dubé a conclu que les Québécois n’en avaient «pas eu pour leur argent».

C’est notamment pourquoi il souhaite, dans le cadre de ces négociations, s’entendre avec les médecins pour s’assurer que les patients orphelins qui ont besoin d’un rendez-vous puissent en avoir un.

«Ma priorité, c’est qu’il manque des rendez-vous, et je veux m’assurer que les Québécois qui ont vraiment besoin d’un rendez-vous vont avoir assez de rendez-vous pour être capables de voir un médecin», a dit M. Dubé en mêlée de presse mardi.

Dans une publication sur le réseau social X, il a d’ailleurs précisé qu’il se montrerait ferme sur ce point dans le cadre des négociations.

«Ce sur quoi nous sommes fermes de notre côté, ce sont les résultats, les rendez-vous pour les patients qui en ont besoin», peut-on lire.

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Le ministre refuse toutefois de dévoiler les données qu’il a obtenues jeudi dernier.

Pas de prime, moins de rendez-vous

Devant la fin imminente du versement de la prime de 120$, plusieurs GMF ont fait parvenir des lettres à des patients inscrits au GAP pour les aviser qu’ils ne seraient plus suivis à partir du 1er juin.

Le nombre de rendez-vous offerts sur le site internet du GAP a également chuté de manière draconienne, passant de 17 604 rendez-vous dans la semaine du 18 mai à seulement 2602 pour la semaine du 15 juin.

Cette situation fait donc en sorte que quelque 900 000 patients orphelins pourraient se retrouver sans médecin de famille dès samedi.

Un nouveau modèle d’organisation

Pour le président de la FMOQ, Marc-André Amyot, le problème entre le gouvernement et les médecins omnipraticiens «n’est pas une affaire d’argent», mais plutôt de modèle d’organisation qui devait être révisé.

«On avait deux ans pour s’entendre sur un nouveau modèle d’organisation, un peu en continuité avec ce qu’on avait mis en place depuis deux ans», dit-il en entrevue avec Mario Dumont à LCN.

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Ce dernier mentionne aussi que le mode de rémunération devrait être revu.

«Les médecins sont rémunérés à l’acte. Est-ce que c’est le meilleur modèle de rémunération? Certainement pas. Et c’est-ce qu’on devait revoir pour le 1er juin. Un nouveau modèle d’organisation. Un nouveau modèle de rémunération», explique le président de la FMOQ.

Cas plus lourds

Le mode de rémunération devient aussi problématique en raison des cas plus lourds vus par les médecins des GMF.

Étant donné que les cas «plus légers» peuvent être vus par d’autres professionnels du groupe, les médecins de famille se retrouvent avec les patients ayant des problèmes de santé plus importants.

Ils ne sont pas pour autant payés plus cher parce qu’ils voient des cas plus lourds, déplore la FMOQ.

«Si les médecins de famille voient des patients plus lourds, plus complexes, et ils ont la même rémunération, ça ne rentre pas, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas», dénonce le Dr Amyot.

Prolongement de l’entente

Devant la fin imminente de l’entente entre les médecins de famille et le gouvernement, la FMOQ souhaiterait qu’elle soit prolongée de trois mois.

«On n’est pas prêts pour le 1er juin, alors ce qu’on demande maintenant, c’est: poursuivons cette entente temporairement jusqu’à ce qu’on détermine un modus operandi, une meilleure façon de faire pour améliorer l’accès», souhaite le Dr Marc-André Amyot.

Un conciliateur a été nommé vendredi dernier pour tenter de trouver un terrain d’entente entre les deux parties.

Celles-ci s’en remettent à lui pour débloquer l’impasse avant samedi.

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